Pressé de reconnaître la Palestine, Macron veut attendre et ne pas céder « à l’émotion »
POLITIQUE – Un dossier renvoyé à plus tard. Alors que l’Espagne, l’Irlande et la Norvège ont officiellement reconnu ce mardi 28 mai l’État de Palestine, Emmanuel Macron a plus timidement évoqué le sujet. Lors d’une conférence de presse en Allemagne aux côtés de son homologue Olaf Scholz, le chef de l’État a ainsi déclaré : « il n’y a pas de tabou pour la France et je suis totalement prêt à reconnaître un État palestinien, mais (…) je considère que cette reconnaissance doit arriver à un moment utile ».
Emmanuel Macron a ensuite précisé : « Je ne ferai pas une reconnaissance d’émotion ». En France, la gauche presse le président de la République de reconnaître l’État de Palestine, estimant que cette décision pourrait accélérer le chemin vers la paix au Proche-Orient, au moment où les frappes israéliennes sont toujours plus intenses sur Gaza. Au contraire, la droite et l’extrême droite s’opposent à cette mesure, considérée comme une concession faite au Hamas.
De son côté le camp macroniste nuance, sans trancher. Ainsi ce mardi matin sur Radio J, la porte-parole du gouvernement Prisca Thévenot a assuré dans les mêmes termes qu’Emmanuel Macron que cette décision « n’est pas un tabou », mais qu’elle n’est pas envisageable actuellement. « Nous devons faire en sorte que les conditions soient réunies parce qu’il doit pouvoir y avoir un avant et un après », a-t-elle argué.
Pour autant, le sujet fait débat jusque dans le camp présidentiel. « La France doit reconnaître l’État palestinien car c’est un facteur d’accélération de reprise des négociations », a ainsi affirmé l’eurodéputé Renew et numéro 2 sur la liste de Valérie Hayer, Bernard Guetta. De son côté, l’ex-ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a indiqué estimer que « la reconnaissance d’un État palestinien est devenue indispensable ».
Lors d’une précédente déclaration au mois de février, Emmanuel Macron avait plaidé pour la reconnaissance de l’État palestinien. « Nous le devons aux Palestiniens, dont les aspirations ont été trop longtemps piétinées. Nous le devons aux Israéliens qui ont vécu le plus grand massacre antisémite de notre siècle. Nous le devons à une région qui aspire à échapper aux promoteurs de chaos et aux semeurs de revanche », avait-il appuyé.
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