Ce que révèle notre compilateur de sondages à une semaine des européennes
POLITIQUE – Sept. C’est le nombre de jours qui nous sépare du dimanche 9 juin, date des élections européennes en France. Une dernière ligne droite pour les différentes têtes de liste, dans un contexte où les rapports de force se figent dans les études d’intentions de vote. Comme nous le soulignons régulièrement à travers notre compilateur de sondages, la campagne n’a pas connu de grands chambardements, mais des modulations à la marge.
Tout en haut du spectre, le président du Rassemblement national Jordan Bardella continue faire course en tête. Ni son débat compliqué face à Gabriel Attal, ni la présence de candidats sulfureux sur sa liste, ni son bilan famélique ou ses difficultés à expliquer sa mesure phare ne suffisent à enrayer son irrésistible dynamique.
Bardella (loin) devant
L’eurodéputé RN ne cesse de grimper, dépassant de deux points le seuil des 30 %, très loin devant sa poursuivante macroniste, Valérie Hayer, qui n’arrive pas à enrayer sa chute. La présidente du groupe Renew atterrit à 15,4 %, à moins de deux points du candidat PS-Place Publique Raphaël Glucksmann qui, après avoir fait l’objet d’une courbe ascendante, semble se stabiliser entre 13 et 14 % d’intentions de vote.
Loin derrière, à 7,6 %, arrive l’insoumise Manon Aubry qui, elle aussi, semble avoir trouvé son plafond. Depuis la mi-mai, sa trajectoire est horizontale et les efforts déployés pour mobiliser autour de la situation à Gaza ou auprès des jeunes, semblent, pour le moment insuffisants pour afficher un score à deux chiffres.
Dans le même temps, François-Xavier Bellamy prend des couleurs. Affichant le même score que sa collègue LFI au Parlement européen, le candidat LR grimpe quasi continuellement (certes en pente très douce) depuis le 14 mai. Dans son rétroviseur, Marion Maréchal (qui lorgne explicitement le même électorat de la droite conservatrice) décroche sous la barre des 6 %. C’est peu, mais suffisant. Et surtout plus rassurant que la dynamique subie par l’écologiste Marie Toussaint.
« Ça se cristallise dans les dernières 48 heures »
L’eurodéputée verte ne cesse de décrocher et de se rapprocher du seuil fatidique des 5 %, en dessous duquel il est impossible d’envoyer des élus au Parlement européen. Ce qui, pour le parti écolo, serait un véritable séisme, tant les élections européennes ont souvent souri à cette formation.
« Les sujets environnementaux préoccupent moins car le pouvoir d’achat a pris le pas », expliquait Brice Teinturier, lors d’une conférence organisée par l’institut Montaigne mi-avril. Le directeur général de l’institut Ipsos livrait aussi deux autres éléments d’explication plus politiques : « les exemples de gestion à l’échelle locale n’ont pas été très bien perçus et la défaite de l’écologie politique à la présidentielle 2022 est venue casser la dynamique ».
À noter que tous ces éléments sont à prendre avec de grandes précautions. Car comme nous l’écrivions, les résultats des dernières élections européennes ont réservé des surprises, à l’image de la perte de plus de quatre points pour François-Xavier Bellamy entre les derniers sondages et son score réel en 2019. « Ça se cristallise vraiment dans les dernières 48 heures », assure une ministre auprès du HuffPost, qui croit à un sursaut de Valérie Hayer dans le sprint final. Comme si, après une campagne (très) compliquée pour la tête de liste macroniste, l’incertitude devenait le principal motif d’espoir pour le camp présidentiel.
À voir également sur Le HuffPost :
La lecture de ce contenu est susceptible d’entraîner un dépôt de cookies de la part de l’opérateur tiers qui l’héberge. Compte-tenu des choix que vous avez exprimés en matière de dépôt de cookies, nous avons bloqué l’affichage de ce contenu. Si vous souhaitez y accéder, vous devez accepter la catégorie de cookies “Contenus tiers” en cliquant sur le bouton ci-dessous.