La motion de censure contre Attal tourne à la passe d’armes entre LR et le RN
POLITIQUE – À l’Assemblée nationale, si la cible est bien le gouvernement de Gabriel Attal, les LR ne sont pas en reste. Ce lundi, les députés débattent des motions de censure déposées par LFI et le RN pour protester contre les coupes budgétaires du gouvernement par décret au mois de février, sans soumettre un projet de loi de finances rectificative au Parlement.
Alors que chacun sait qu’elles ont très peu de chances d’être adoptées, le vice-président du Rassemblement national Sébastien Chenu s’est directement adressé au groupe des LR, leur reprochant de n’avoir voté qu’une seule des 32 motions de censure déposées depuis 2022. « J’en appelle au courage politique, et à la liberté personnelle de chaque député, a-t-il lancé. « Il n’y a plus d’excuse, chers collègues, plus de virgule mal placée, de jour mal choisi, d’heure attendue, de météo électorale à redouter. »
« Le courage, ce n’est pas de lancer un énième pétard mouillé », a rétorqué le président du groupe LR Les Républicains, une fois venu son tour à la tribune. « Voter ces deux motions de censure n’aurait aucun sens, parce que, c’est peu de le dire, en matière de dépense publique, vous ne valez pas mieux les uns et les autres que le gouvernement. »
« La censure pour nous, ce n’est pas un jeu politique »
Attendu au tournant par le reste des oppositions sur les raisons qui poussent le groupe de droite à ne pas déposer sa propre motion de censure, Olivier Marleix a plaidé la responsabilité et la « gravité » : « Une motion de censure des Républicains ne serait pas un pétard mouillé comme celle d’aujourd’hui, mais ouvrirait nécessairement une crise politique dans notre pays, » s’est-il justifié.
Si un tel scénario se présentait, une grande partie des oppositions n’ont en effet jamais caché leur volonté de voter une motion de censure déposée par les LR, ouvrant alors la voie à la chute du gouvernement et à une dissolution de l’Assemblée nationale… qui ne jouerait probablement pas en faveur du groupe d’Olivier Marleix.
Depuis plusieurs mois, le parti d’Éric Ciotti agite cependant la menace de ce couperet pour le gouvernement, sans passer le pas. Fin 2023, Les Républicains ont en effet donné quelques sueurs froides au gouvernement en évoquant une possible motion de censure lors de l’examen de la loi immigration, finalement largement amendée en faveur de la droite.
Pourtant, ce lundi, Olivier Marleix menace une nouvelle fois le gouvernement Attal avec pour ligne rouge, « ne pas faire payer aux Français la facture de vos sept années de laxisme. » « La censure pour nous, ce n’est pas un jeu politique : ce sera notre arme pour défendre le pouvoir d’achat des Français, » conclut-il, en regardant l’extrême droite de l’hémicycle.
Une posture qui n’a visiblement pas convaincu la présidente du groupe RN Marine Le Pen, qui a fustigé sur X, anciennement Twitter, le discours d’Olivier Marleix et ses « dix minutes contre le RN ». « Pour la 33e fois, LR sauve E. Macron. La fausse opposition “en marche” ! », s’indigne-t-elle.
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