Une alliance LR-RN ? Sarkozy désavoue Ciotti (même s’il estime que le RN a « changé »)
POLITIQUE – Nicolas Sarkozy a « de la peine » en voyant aujourd’hui où se trouvent Les Républicains, le parti qu’il a créé, à deux semaines des élections législatives anticipées. Non seulement il se retrouve coincé entre l’extrême droite du RN et la majorité, mais son président Éric Ciotti est en guerre ouverte avec les cadres du parti depuis qu’il a choisi de s’allier avec le RN pour les élections.
Dans un entretien accordé au JDD, Nicolas Sarkozy a critiqué la décision d’Eric Ciotti, sur le fond et sur la forme, même s’il estime que le parti d’extrême droite a changé. Ainsi, pour l’ancien président, rallier le RN comporte le risque que le patron contesté de LR devienne « un supplétif » du RN.
Une alliance LR-RN « d’autant plus inopportune quand la droite républicaine est si faible, car il s’agit alors d’une absorption ». « Être le supplétif du RN n’est pas une ambition mais un constat de renoncement », résume-t-il.
Le RN « a fait un travail sur lui-même qui est indéniable »
Nicolas Sarkozy pointe également l’âge et le manque d’expérience de Jordan Bardella qui, à 28 ans, aspire à devenir Premier ministre. Pour l’ex-chef de l’Etat, « s’allier au Rassemblement national aujourd’hui consiste à se mettre dans les roues d’un jeune homme de 28 ans qui, s’il réussit, ne vous laissera pas la place, et s’il échoue, vous emportera avec lui ».
Jordan Bardella « n’a jamais été en situation de gérer quoi que ce soit », relève l’ancien chef de l’État. « Peut-on conduire la France quand on est si jeune et sans expérience ? Chaque Français doit considérer cette réalité. »
Nicolas Sarkozy estime toutefois que le Rassemblement national a changé et « a fait un travail sur lui-même qui est indéniable ». Et d’ajouter : « Combattre le Rassemblement national comme s’il n’avait pas changé, comme s’il y avait toujours le Jean-Marie Le Pen “du détail”, serait une erreur grossière. »
Agir différemment pour éviter un « déni de démocratie »
Quant au choix d’Éric Ciotti, dont l’exclusion à la présidence des Républicains a été invalidée par la justice, il dit ne pas lui faire de procès pour délit d’opinion car « il a parfaitement le droit d’exprimer une orientation politique ». « Je suis attaché à mes convictions. Je ne partage pas les siennes, mais pourquoi ne pourrait-il les défendre ? », insiste-t-il.
Mais c’est sur la forme, sa façon de faire, qu’il critique Éric Ciotti. Il « aurait dû soumettre aux instances dirigeantes de son parti sa conviction de la nécessité d’une alliance avec le RN et proposer aux adhérents de se prononcer par vote électronique dans un court délai », estime l’ancien patron de la droite. « La question aurait alors été tranchée calmement et de façon incontestable. Il n’y aurait pas eu un déni de démocratie », regrette-t-il.
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