Cet attaquant des Bleus prend ouvertement position contre le RN

FOOTBALL – Si le papa est connu pour être l’un des footballeurs français les plus engagés, le fiston en fait visiblement tout autant. Marcus Thuram, attaquant de l’équipe de France de football a clairement pris position contre l’extrême droite à l’approche des élections législatives anticipées. Une première parmi l’effectif de Didier Deschamps convoqué pour disputer l’Euro 2024 organisé en Allemagne.

Face au risque de voir le Rassemblement national arriver en tête du scrutin les 30 juin et 7 juillet prochains, le fils de Lilian Thuram n’a pas hésité à se positionner sur la question. « Je pense que la situation est triste, très grave », a d’abord commenté le joueur de l’Inter Milan en conférence de presse, ce samedi 15 juin. Avant d’aller bien plus loin que certains de ses coéquipiers, qui étaient restés prudents sur le sujet en invitant seulement les Français à se rendre aux urnes, sans consigne de vote particulière. « Je comprends que certains joueurs puissent venir devant vous et juste dire qu’il faut aller voter, mais je pense que ce n’est pas assez ».

Trop peu pour Marcus Thuram donc, qui a exprimé sa vive inquiétude, d’autant plus après avoir découvert le résultat des élections européennes dimanche dernier, alors que les Bleus jouaient au même moment leur dernier match de préparation avant l’Euro. « J’ai appris ça après le match contre le Canada, on était un peu tous choqués dans le vestiaire », a-t-il relaté.

« Comme l’a dit Ousmane (Dembélé), je pense qu’il faut aller voter, dire à tout le monde d’aller voter, et surtout, en tant que citoyens, il faut qu’on se batte au quotidien pour que ça ne se reproduise pas et pour que le RN ne passe pas », a-t-il fini par lâcher pour faire barrage au Rassemblement national. Et d’ajouter : « il faut aussi expliquer comment on en est arrivé là et la gravité de la situation ».

« En équipe de France tout le monde pense comme moi »

S’il est le seul joueur a s’être exprimé de la sorte, Marcus Thuram se veut toutefois rassurant en affirmant que ce n’est pas parce que ses coéquipiers ne s’expriment pas de la même manière sur l’enjeu politique et sociétal de cette élection qu’ils n’en pensent pas moins. « Je respecte la volonté de chacun d’être libre sur cette situation. Mais je n’ai aucun doute qu’en équipe de France tout le monde pense comme moi. Zéro doute », a tranché l’international français de 26 ans.

Il a d’ailleurs évoqué son père Lilian Thuram, champion du monde 1998 et champion d’Europe en 2000, pour expliquer son besoin de mettre des mots sur le contexte politique actuel. « Grâce à mon père, je maîtrise assez cette situation pour pouvoir en parler. Je ne pense pas que ce soit très compliqué de s’exprimer là-dessus, ça vient de mon éducation », a-t-il exprimé, bien conscient d’être « obligé de faire passer certains messages » avec un membre de sa famille aussi engagé sur des sujets comme les discriminations et le racisme.

À deux jours du premier match des Français contre l’Autriche dans cette compétition européenne, la prise de parole de Marcus Thuram n’a rien d’étonnant tant l’enjeu de cette élection s’est systématiquement invité dans les questions des journalistes qui suivent le parcours des Bleus en Allemagne. Eduardo Camavinga avant les élections européennes, Ousmane Dembélé jeudi, ou Olivier Giroud vendredi. Tous ont répondu à leur manière sur la situation politique en France.

Dimanche soir, en conférence de presse, la parole du capitaine des Bleus Kylian Mbappé sera elle aussi scrutée de très près, tant le nouveau joueur du Real Madrid a toujours affiché ses opinions sur des sujets de société. Qu’il s’agisse du danger des paris sportifs, des violences policières mais surtout du racisme.

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