Cette candidate du nouveau Front populaire dément avoir tenu ces propos homophobes
POLITIQUE – « Calomnie ». Une candidate du nouveau Front Populaire Amal Bentounsi en Seine-et-Marne, a démenti ce mardi 18 juin avoir écrit qu’« on ne peut pas reprocher à un croyant d’être homophobe si sa religion le lui commande ». Propos qui lui ont été attribués et dont Gabriel Attal comme Olivier Faure se sont émus.
Dans un communiqué publié sur X en fin de journée, Amal Bentounsi a catégoriquement nié avoir tenu ses propos. « Je découvre les attaques odieuses et diffamatoires dont je fais l’objet. La calomnie a été lancée par des militants réactionnaires et des activistes d’extrême droite dont le seul objectif est de me disqualifier et de fragiliser le nouveau Front Populaire », accuse-t-elle.
La résurgence de ces propos intervient dans un contexte de campagne législative express, où les profils des investis – tous bords confondus – sont scrutés par leurs opposants. La citation attribuée à Amal Bentounsi a notamment été relayée sans aucun contexte par le compte du site d’extrême droite Frontières (ex-Livre noir) et vue plus de 800 000 fois.
Dans la matinée, le Premier secrétaire du PS invité à réagir en direct dans la matinale de BFMTV/RMC les avait jugés « aberrants ». « La question n’est pas de savoir ce qu’un croyant ou un non-croyant pense. La question c’est de savoir si tout le monde peut vivre selon ses propres désirs, sa propre sexualité. Évidemment, il n’y a aucun moment l’intention chez qui que ce soit de revenir là-dessus. Le Front Populaire, c’est au contraire le front des libertés et des libertés absolues », avait alors répondu Olivier Faure.
Des propos exhumés du compte du collectif fondé par Amal Bentounsi mais…
Repartageant l’extrait, le chef du gouvernement Gabriel Attal avait dénoncé aussi bien la teneur des propos que la réaction du numéro 1 du PS, insuffisante à ses yeux. « Il y a quelques années, le Parti socialiste les aurait qualifiés d’indignes, de révoltants. L’alliance de la honte avec les insoumis, c’est le reniement des valeurs », cingle-t-il.
Mais d’où viennent réellement ces propos ? Sur X, des internautes ont partagé une capture d’écran de l’échange entre un internaute et le collectif « Urgence notre police assassine ». Ce collectif a été fondé par Amal Bentounsi, dont le frère Amine Bentounsi a été tué d’une balle dans le dos par un policier en 2012 à Noisy-le-Sec. « Nous refusons de nous positionner sur la question de l’homosexualité » et « On ne peut pas en vouloir à un croyant d’être homophobe si sa religion l’est », peut-on lire dans les réponses du collectif, comme l’avait montré ce compte spécialisé dans la lutte contre les théories du complot.
Dans son communiqué, Amal Bentounsi confirme que ces phrases polémiques « ont été postées en 2015 depuis un compte collectif » mais assure qu’elle n’a pas participé à l’échange. Elle reproche également aux journalistes « qui partagent certainement le même dessein » (de fragilisation de l’alliance de gauche) de l’avoir reprise sans vérification. « En tant que militante antiraciste, engagée contre les discriminations, je sais que l’homophobie traverse l’ensemble de la société et son éradication nécessite un engagement quotidien. Cela fait partie des batailles que j’ai menées et que je continue de mener », assure-t-elle.
En outre, les soutiens de la candidate soulignent que l’intéressée avait signé une tribune en 2022 pour une alliance entre féministes et trans. Une prise de position publique pour le moins incompatible avec les propos homophobes qui lui ont été prêtés.
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