Politique

Entre LFI et le RN, DSK n’hésitera pas

POLITIQUE – C’est une figure que l’on ne classe pas vraiment à la gauche de la gauche de l’échiquier politique. Pour autant, Dominique Strauss-Kahn n’hésitera pas une seconde en cas du duel opposant le Nouveau Front populaire (NFP) et le Rassemblement national au deuxième tour des élections législatives. Y compris si l’alliance de gauche est représentée par LFI.

Dans une tribune publiée dans Challenges ce mardi 25 juin, l’ancien ministre de l’Économie appelle à faire barrage au RN, en utilisant tous les bulletins possibles. « Nous avons d’un côté une coalition hétéroclite comprenant de vrais démocrates et de vrais totalitaires, des individus respectables et d’autres détestables. Avec en prime pour ces derniers, une dose significative et révoltante d’antisémitisme que nous faisons semblant de découvrir alors qu’elle a toujours été présente à gauche en France et ailleurs », écrit l’ancien président du FMI, estimant que le NFP ne sera pas dominé par des personnalités qui le révulsent.

Pour DSK, il faut « savoir choisir son meilleur ennemi »

« Nous avons de l’autre côté une coalition homogène de vrais totalitaires, tous détestables, dont l’ADN est fondamentalement xénophobe et antisémite. Un parti qui n’a d’ailleurs jamais condamné l’héritage historique dont il est issu et dont la préférence nationale reste la colonne vertébrale », fait valoir DSK, qui juge « paradoxale » la possibilité de « laisser le RN arriver au pouvoir au nom de l’antisémitisme d’une partie de LFI, elle-même partie du NFP ».

Raison pour laquelle, sans partager les orientations économiques du programme de la coalition de gauche, Dominique Strauss-Kahn appelle à faire le choix du front républicain. « Ne commettons pas la même erreur que les sociodémocrates allemands en 1933 qui sous-estimaient les conséquences de l’arrivée au pouvoir de l’extrême droite », plaide l’ex-directeur général du FMI qui juge que la situation exige de « savoir choisir son meilleur ennemi pour éviter le pire ».

Et dans ces circonstances, l’ancien socialiste ne transige pas. « Pour moi sans hésitation, le meilleur ennemi est celui qui met en cause de façon principielle les fondements mêmes de la République. Celui dont l’existence même se fonde sur la xénophobie. C’est celui dont l’Histoire montre qu’il ne quitte jamais pacifiquement le pouvoir une fois qu’il l’a conquis », énumère DSK.

Toutes les figures venues de la gauche ne pensent pas pareil

Sitôt publiée, la tribune n’a pas manqué de faire réagir. « Je ne partage rien politiquement avec Dominique Strauss-Kahn sauf peut-être cette persistance à vouloir distinguer le Rassemblement national des autres formations politiques », a notamment commenté le candidat LFI Paul Vannier.

Cette prise de position de la part d’un représentant de la social-démocratie détonne avec les expressions récentes de personnalités qui sont proches de ce courant, comme Bernard Cazeneuve, Manuel Valls ou Jean-Yves Le Drian, qui appellent à ne pas choisir entre un insoumis et un lepéniste. On notera par ailleurs que DSK n’est pas le seul à refuser cette mise en équivalence. Dans une tribune publiée dans Le Monde, l’eurodéputé macroniste, également issu du centre gauche, Bernard Guetta estime que « le seul et unique danger qui menace aujourd’hui la France, c’est le lepénisme ».

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