À ceux qui cherchent « c’est quoi le RN », voici nos clés pour comprendre

POLITIQUE – « C’est quoi le RN » ou « quesque le RN » : voilà les recherches qu’on a vu poindre sur Google juste après les résultats du premier tour des élections législatives dominées par le Rassemblement national allié à Éric Ciotti avec 33,1 % des voix ; l’extrême droite devance ainsi le Nouveau Front populaire (28 %) et la coalition présidentielle (20 %).

Plus de neuf millions de Français ont donc voté pour le parti d’extrême droite incarné par Jordan Bardella, comme Marine Le Pen et Jean-Marie Le Pen avant lui. Un chiffre qui monte à 10,5 millions si on additionne les votes pour ses alliés. C’est un score historique pour le Rassemblement national qui n’avait jamais obtenu autant de suffrages à des élections législatives. Seuls ses votes lors du second tour des présidentielles 2017 et 2022 dépassent cette vague.

Mais ces millions d’électeurs connaissent-ils tous vraiment ce que prévoit le programme du RN ? Ou est-ce que ce sont les « autres » Français qui s’interrogent sur les conséquences s’il accédait au pouvoir ? Si l’augmentation des recherches pour « c’est quoi » NFP, LR ou Ensemble est visible depuis les résultats, force est de constater que le pic d’attention est sans commune mesure sur le Rassemblement national.

Aussi, alors que s’ouvre l’entre-deux tours, la rédaction du HuffPost vous propose une sélection d’articles et de vidéos pour comprendre les enjeux et les menaces que représente cette déferlante marine, ultime alerte avant l’irrémédiable.

➡️Oui, le RN est d’extrême droite

« Extrême droite ». Ces deux mots font hurler Marine Le Pen et Jordan Bardella. Et pourtant, oui, le RN reste un parti qui correspond à cette définition. Sans même parler des racines en partie Waffen SS du mouvement le projet du RN est assez clair pour l’affirmer. Voici quelques exemples :

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➡️Ce que pourrait (vraiment) faire un gouvernement RN

C’est un scénario auquel il faut se préparer : pour la première fois depuis l’après-guerre, l’extrême droite peut se retrouver au pouvoir au lendemain du 7 juillet. Certes, dans le cadre d’une cohabitation, mais tout de même à la tête d’un gouvernement appuyé par une majorité à l’Assemblée nationale. Ce qui signifie, en théorie, que Jordan Bardella aura les mains libres pour appliquer (aussi applicable soit-il) son programme, sans l’aval d’Emmanuel Macron qui resterait chef de l’État.

Diplomatie, armées, sécurité… Un gouvernement dirigé par le président du RN aurait les coudées franches sur de nombreux domaines. En savoir plus.

➡️Le programme du RN sur l’économie

Bruno Le Maire rapprochait quelques jours avant le vote, les deux visions « gauchistes » portées par l’extrême droite et le Nouveau Front populaire. Selon le ministre de l’Économie « les deux projets des extrêmes, c’est leur point commun, ce sont deux projets gauchistes, d’inspiration marxiste ». Pourtant le programme du RN sur l’économie n’a rien à voir avec le Front populaire, voici pourquoi.

➡️Le programme du RN sur la santé

Le RN souhaite « redonner confiance à l’hôpital public en lui fournissant les moyens pour être efficace et en réformant sa gouvernance ». Pour cela, il propose de supprimer les Agences régionales de Santé (ARS), d’augmenter le nombre d’étudiants en médecine (fin du numerus apertus) et de renforcer le soutien aux proches-aidants – sans préciser comment. L’analyse complète du programme santé du RN.

➡️Le programme du RN sur la famille

Loin d’être l’un des sujets centraux de ces élections législatives anticipées, la politique familiale et de la petite enfance n’ont que rarement été abordées par les candidats au cours de la courte campagne actuelle. On a tout de même essayé de voir ce qu’il en était dans les propositions du Rassemblement national, et des autres partis. L’analyse complète du programme famille du RN.

➡️ Les craintes pour les droits des femmes et des minorités

C’est avec un message « à toutes les femmes de France » que Jordan Bardella avait démarré sa campagne express pour les législatives anticipées le 17 juin dernier. Il y prônait « le droit fondamental à disposer de son corps » omettant pourtant de rappeler que les députés RN étaient le groupe s’étant le plus opposé au texte lors du vote sur la constitutionnalisation de l’IVG en France le 4 mars à Versailles.

« Dans tous les pays du monde ou l’extrême droite est au pouvoir, les droits des femmes, des minorités et des plus vulnérables sont ciblés », rappelait la Fondation des femmes. Depuis le premier « choc » des résultats du parti aux européennes, les témoignages affluent de la part de nombreux Français. Nous leur avons donné la parole, à des couples de femmes qui craignent de voir l’exemple italien se reproduire et à des personnes minorisées « terrifiées » à l’évocation d’un gouvernement RN.

➡️ La mesure d’exclusion pour les binationaux

« Empêcher » les personnes avec une double nationalité d’occuper « des emplois extrêmement sensibles ». C’est l’une des propositions qui a beaucoup fait parler pendant la campagne des législatives, même si elle ne concernerait « que quelques dizaines d’emplois très sensibles » assure Marine Le Pen. Notamment parce qu’elle a soulevé la question de la constitutionnalité de cette proposition, qui pourrait être censurée selon le professeur en droit interrogé par Le HuffPost. Mais aussi parce qu’elle a renvoyé à beaucoup de binationaux l’idée qu’il y aurait « des bons et des mauvais Français, des vrais et des faux » comme ces lecteurs nous l’ont raconté.

➡️Et aussi beaucoup de renoncements

Le RN n’a pas « renoncé à telle ou telle partie de son programme », martèle Jordan Bardella. Et pourtant… Le parti d’extrême droite a bien reculé sur plusieurs mesures qu’il défendait lors de la présidentielle de 2022 ou pour les européennes du début du mois de juin. De l’augmentation du salaire des enseignants aux prix planchers sur les produits agricoles en passant par l’interdiction du port du voile, voici une compilation vidéo de toutes les reculades du Rassemblement national :

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