Amélie Oudéa-Castera pouvait difficilement imaginer pire cadeau de départ
JUSTICE – Une mauvaise nouvelle n’arrive jamais seule. Alors que le sort d’Amélie Oudéa Castera au sein du gouvernement est plus que jamais incertain à quelques jours du second tour des élections législatives, la Cour de justice de la République a ordonné ce jeudi 4 juillet le renvoi en procès de la ministre des Sports pour diffamation envers l’ex-patron du foot français Noël Le Graët.
Cette décision « fait suite à une plainte en diffamation déposée le 24 avril 2023 par M. Noël Le Graët », a indiqué le procureur général près la Cour de cassation Rémy Heitz dans un communiqué. La plainte de l’ex-patron de la FFF concerne des propos tenus par Amélie Oudéa-Castéra « dans l’exercice de ses fonctions de ministre » lors d’une conférence de presse le 15 février 2023 et d’une interview le 5 mars 2023.
Seule juridiction habilitée à juger les ministres dans l’exercice de leurs fonctions, la CJR avait ouvert une information judiciaire en juin 2023 pour examiner la plainte de l’ex-patron du foot français. L’éphémère ministre de l’Éducation nationale avait été mise en examen le 14 décembre 2023.
Oudéa Castera « a menti », selon l’avocat de Noël Le Graët
Après onze ans de règne, Noël Le Graët avait démissionné de la FFF avec fracas en février 2023. Cette décision faisait suite à un rapport d’audit accablant de l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGESR) sur sa gestion. Les inspecteurs de l’IGESR avaient estimé que Noël Le Graët « ne disposait plus de la légitimité nécessaire pour administrer et représenter le football français », compte tenu notamment de son « comportement inapproprié (…) vis-à-vis des femmes ».
Quelques heures après le départ de Noël Le Graët, son avocat, Me Thierry Marembert, avait annoncé une plainte contre Amélie Oudéa-Castéra. Il affirmait que la ministre avait « menti » sur ce rapport face aux médias. « Dans sa conférence de presse et dans le rapport de synthèse qui a été remis à la presse, la ministre a menti sur le contenu même du rapport », avait-il déclaré. Plus encore, selon lui les inspecteurs de l’IGESR « ont été manipulés, forcés par leur ministre ».
L’ancien patron du foot français fait lui-même l’objet d’une enquête à Paris, après des accusations de harcèlement moral et sexuel. Il a été entendu dans cette procédure, en audition libre, le 29 janvier. Plusieurs femmes ont témoigné contre lui, dont l’agente de joueurs Sonia Souid. Auprès du quotidien L’Équipe et sur RMC, elle a dénoncé le comportement jugé sexiste de celui qui présidait la FFF depuis 2011. « Il m’a dit en tête à tête, dans son appartement, très clairement, que si je voulais qu’il m’aide, il fallait passer à la casserole », a-t-elle affirmé. Noël Le Graët nie en bloc.
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