Le calendrier contraint de Macron entre Otan, Euro et JO

POLITIQUE – Le « maître des Horloges » contraint par le temps. Après le second tour des législatives qui laisse une Assemblée nationale sans majorité absolue, Emmanuel Macron doit désormais s’atteler au choix du Premier ministre. Une tâche pas simple au vu de la coloration de l’hémicycle et compliquée en plus par un calendrier chargé sur les trois prochaines semaines.

Après avoir laissé planer le doute dimanche après-midi sur une éventuelle prise de parole, le chef de l’État a finalement laissé son Premier ministre seul en scène dimanche soir pour tirer les premières conclusions du scrutin. Une recomposition gouvernementale profonde, voire la quatrième cohabitation de la Ve République, est attendue mais dans les textes, le président de la République n’est contraint par aucune limite de temps pour le faire.

« Fidèle à la tradition républicaine » en cas de perte de majorité à l’Assemblée, Gabriel Attal lui a remis sa démission ce lundi 8 juillet. Mais sans dire si elle avait été acceptée ou refusée, l’Élysée a fait savoir que « le président de la République lui a demandé de rester pour le moment afin d’assurer la stabilité du pays ».

Ballon rond, OTAN et 14-juillet

Il faut dire que les prochains jours s’annoncent chargés et donc peu propices à un remaniement ministériel d’ampleur. Sur le plan sportif tout d’abord avec la demi-finale de l’Euro de football mardi 9 juillet, où la France affronte l’Espagne. S’ils parviennent en finale, les Bleus rejoueront à nouveau dimanche 14 juillet. Certes, l’affrontement ne se déroule pas sur le territoire national mais la possibilité d’une victoire française pourrait nécessiter une préparation sur le plan sécuritaire.

Dimanche 14 juillet, Emmanuel Macron présidera aussi dans la matinée la cérémonie de la Fête nationale. Exceptionnellement, elle se déroulera sur l’avenue Foch, de l’Arc de Triomphe à la place du Maréchal de Lattre de Tassigny en raison des aménagements en cours sur les Champs-Élysées et la place de la Concorde en vue des Jeux Olympiques.

Dans la semaine, le chef de l’État doit aussi s’envoler pour Washington où il assistera au Sommet de l’Otan le mercredi 10 et jeudi 11 juillet.

Remanier avant ou après les JO ?

Autre paramètre taille XXL : les Jeux Olympiques, dont la cérémonie d’ouverture se tiendra le 26 juillet sur la Seine. Emmanuel Macron maintiendra-t-il l’actuel gouvernement jusqu’à la fin des épreuves olympiques le 11 août ? Ou décidera-t-il de renouveler les équipes avant le 26 juillet ? « Il devrait y avoir une continuité du gouvernement jusqu’aux JO », estime David Roizen, spécialiste des JO auprès de la fondation Jean-Jaurès. C’est d’ailleurs le message subliminal diffusé par l’entourage de la ministre des sports Amélie Oudéa-Castéra auprès de certains cadres du mouvement olympique ces derniers jours.

Mais cela ne permet pas de présumer de quoi que ce soit. Interrogé par l’AFP, le comité d’organisation des JO a préféré évoquer « la continuité de l’État » qui repose sur les préfets de police (Laurent Nunez), de région (Marc Guillaume) et le délégué interministériel aux JO (Michel Cadot), un bloc permettant d’imperméabiliser l’évènement des répercussions politiques.

Au vu de la recomposition des blocs de l’Assemblée nationale, réussir à former une équipe risque de prendre du temps. D’un côté, il y a les éventuelles discussions sur coalition ou un « bloc central » que les macronistes réclament. De l’autre, les ambitions du NFP qui, fort de ses 182 élus, entend bien proposer « au plus vite » son candidat pour remplacer Gabriel Attal. La secrétaire nationale des Verts Marine Tondelier souligne néanmoins que « la logique institutionnelle » devrait pousser Emmanuel Macron à les contacter dès « aujourd’hui » pour leur demander un nom.

Aucune prise de parole du chef de l’État n’est prévue à ce stade. Dans la foulée des résultats dimanche soir, la présidence a fait savoir qu’Emmanuel Macron « attendra la structuration de la nouvelle Assemblée nationale pour prendre les décisions nécessaires ». Au risque de voir s’enchaîner changement de Premier ministre et de gouvernement, première séance décisive à l’Assemblée et cérémonie d’ouverture des JO ?

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