Cette comédie s’amuse avec la théorie du vrai-faux premier pas de l’homme sur la Lune
CINÉMA – Les théories du complot ont la peau dure. Près de 55 ans se sont écoulés depuis que Neil Armstrong et Buzz Aldrin ont été les premiers à poser le pied sur la Lune. Pourtant, selon une étude de Statista publiée en 2024, 11 % des Américains croient (encore) que l’alunissage de 1969 n’a jamais eu lieu. C’est dans ce contexte que le film To The Moon, réalisé par Greg Berlanti, s’empare de cette théorie et la transforme en comédie romantique avec Scarlett Johansson et Channing Tatum.
To The Moon présente une version alternative de l’Histoire : et si le gouvernement américain avait (vraiment) filmé une fausse vidéo de l’alunissage, juste au cas où la mission Apollo 11 échouait ? Dans le long-métrage, Scarlett Johansson et Channing Tatum incarnent Kelly Jones et Cole Davis. La « meilleure communicante du pays » et le chef de lancement de la mission spatiale doivent collaborer pour mener à bien le projet.
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Levons tout de suite les doutes, bien que To The Moon s’inspire d’événements historiques, la majeure partie de l’intrigue relève de la fiction. Il n’existe aucune preuve officielle que la NASA ait jamais mis en scène une version truquée de l’alunissage, mais cela n’a pas empêché les théories du complot de perdurer. Greg Berlanti explique à People : « L’inspiration pour cette histoire était de créer un grand film original, amusant et intelligent sur la question de savoir si le gouvernement américain aurait pu truquer l’alunissage d’Apollo 11 ».
Clins d’œil aux théories conspirationnistes
Bien que To The Moon prenne des libertés créatives en transformant des événements historiques en comédie légère, la NASA a réellement engagé des « communicants ». Ce besoin s’explique par la réticence de la population à adhérer au programme spatial. Dans les années 60, alors que la guerre du Vietnam fait rage et que la guerre froide avec les Soviétiques laisse planer la menace nucléaire, la mission lunaire semble être une dépense inutile pour beaucoup d’Américains, comme le rapporte The New York Times. Au total, les États-Unis ont dépensé 25,8 milliards de dollars pour la mission Apollo 11.
Le personnage de Scarlett Johansson s’inspire de ces experts en relations publiques, qui étaient en réalité des journalistes. Ils connaissaient les besoins des médias et leur fournissaient tout ce dont ils avaient besoin pour couvrir les missions : communiqués de presse, photographies, et plans détaillés du matériel des astronautes, explique le livre Marketing the Moon.
Channing Tatum, campe Cole Davis, le directeur de lancement de la NASA pour la mission Apollo 11, un personnage fictif. Cependant, il est inspiré d’Eugene Kranz, qui a travaillé au contrôle des missions de la NASA pendant 34 ans et a été directeur du lancement de la mission Apollo 11, comme le précise le National Air and Space Museum.
Dans To the Moon, Greg Berlanti fait d’ailleurs des clins d’œil directs aux théories conspirationnistes. Lorsque le personnage de Scarlett Johansson déclare : « Je pense que nous aurions dû faire appel à Kubrick », elle fait référence à la légende urbaine selon laquelle les images de l’alunissage d’Apollo en 1969 auraient été truquées, avec une fausse séquence tournée par Stanley Kubrick, réalisateur de L’Odyssée de l’espace.
La communication au cœur de la mission spatiale
Le 4 octobre 1957, le satellite Spoutnik est le premier engin placé en orbite autour de la Terre. L’Union soviétique marque alors le premier grand succès de la conquête de l’espace par l’homme, et pique l’égo des États-Unis. Un an après le lancement surprise de Spoutnik, les États-Unis réagissent en fondant la NASA. La stratégie de communication américaine se distingue nettement de celle des Soviétiques : il s’agit d’un « programme ouvert » où les faits et les données circulent librement entre l’agence et le public grâce à un vaste programme de relations publiques.
Le travail des communicants a été aussi important que le travail des scientifiques. C’est ce dont a témoigné Wernher von Braun, un des scientifiques les plus influents de la conquête spatiale, lorsqu’il s’est adressé aux journalistes après le retour des astronautes d’Apollo 11 sur Terre « Je voudrais vous remercier tous pour le soutien que vous avez toujours apporté au programme. Car sans les relations publiques et une bonne présentation de ces programmes au public, nous n’aurions pas pu les mener à bien. »
Que ce soit pour façonner l’image de l’Amérique à l’étranger ou pour assurer le financement du programme spatial, le travail du personnage de Kelly Jones est essentiel dans le film de Greg Berlanti. À ce titre, To The Moon rend compte avec justesse de l’importance du travail de communication dans la construction, et le succès, d’Apollo 11.
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