Après la lettre de Macron, le NFP confronté à l’urgence de « sortir un nom » pour Matignon
POLITIQUE – La négociation, ça prend du temps, a fortiori lorsqu’il s’agit de choisir le nom du potentiel Premier ministre. Mais l’ont-ils toujours ? Ce jeudi 11 juillet, des voix s’élèvent au sein du Nouveau Front Populaire pour accélérer les discussions, au lendemain de la lettre d’Emmanuel Macron aux Français qui a ulcéré ses opposants.
Dans ce courrier, première réaction du chef de l’État aux résultats des législatives, Emmanuel Macron pose ses conditions sur le changement de Premier ministre, dont il « décidera de la nomination » quand les partis auront « bâti » des « compromis ». Il s’octroie donc un délai qui devrait courir au moins jusqu’au 17 juillet, veille de l’élection du président de l’Assemblée nationale.
Ce faisant, le président de la République veut aussi mettre sous pression les cadres du Nouveau Front Populaire : en estimant que « personne ne l’a emporté », il minimise de fait les revendications de la gauche à proposer un candidat pour Matignon.
« Impatience »
Sur RMC ce jeudi 11 juillet, la députée écologiste Sandrine Rousseau fustige la stratégie présidentielle, estimant que si le président de la République avait contacté le NFP rapidement après les résultats, « on aurait trouvé » un nom à lui soumettre. Et de déplorer : « Je trouve que nous mettons beaucoup trop de temps, que là maintenant il nous faut sortir les noms. On perd du terrain en faisant ça, on inquiète aussi n’en étant pas capable de sortir une équipe et un gouvernement », ajoute-t-elle.
Elle n’est pas la seule sur cette ligne. Réagissant à la lettre présidentielle depuis l’Assemblée, l’ex-présidente de son groupe Cyrielle Châtelain appelait à « être prêt extrêmement rapidement, si possible » dès ce jeudi, rapporte Politico. Ce jeudi, c’est le communiste Fabien Roussel qui dit son « impatience ». « Oui, il y a une volonté d’aboutir au plus vite pour répondre à l’attente des Français », assure dans Libération le numéro 1 du PCF, défait aux législatives.
Résoudre l’équation casting-ligne-désignation
Plusieurs responsables de gauche (Olivier Faure, Clémentine Autain, Jean-Luc Mélenchon…) se sont dits prêts à assumer la fonction. Mais entre le casting, le mode de désignation et la ligne politique proposée, les points à discuter sont nombreux. « On est dans des trucs de répartition un peu boutiqués et ce n’est pas à la hauteur de ce qui est en train de parler dans ce pays », estime Sandrine Rousseau. « Il y a encore des nuances entre ceux qui disent “c’est tout le programme, rien que le programme” et ceux qui disent qu’il faut répondre aux attentes des Français sur la base de notre programme », indique de son côté Fabien Roussel.
Lors de la rentrée des élus socialistes à l’Assemblée le 9 juillet, le patron du parti Olivier Faure avait évoqué la date du 18 juillet comme date butoir pour évaluer les forces à l’Assemblée et donc faciliter les discussions sur le choix du Premier ministre. C’était sans compter sur le coup de pression indirecte d’Emmanuel Macron.
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