Culture

Interdit en tribune, Taïwan a trouvé un moyen flamboyant d’être présent aux JO malgré tout

LGBT + – Piche, Nicky Doll et leurs consœurs de la cérémonie d’ouverture ne sont pas les seules drag-queens à avoir brillé pendant ces Jeux olympiques. Ce jeudi 8 août, Nymphia Wind, superstar mondiale du drag et grande gagnante de la dernière saison de RuPaul’s Drag Race, a, elle aussi, rayonné à Paris. Chorégraphies survoltées, lipsyncs « lé-gen-daires » et perruques délirantes… L’artiste américano-taïwanaise a livré une performance d’une vingtaine de minutes complètement folle sur la scène du pavillon de Taïwan, dans le parc de la Villette à Paris.

Le tout, dans d’incroyables costumes jaunes, une couleur fétiche pour la star du drag de 29 ans qu’elle érige comme un pied de nez aux commentaires racistes sur ses origines asiatiques. Certains des looks du spectacle – qui se tient également ces vendredi et samedi – se jouent des stéréotypes, comme celui d’une de ses danseuses en forme de plat de pâte. D’autres, comme la longue traîne de sa première robe, rappellent la forme d’une banane, fruit érigé comme symbole du pays où elle a grandi, Taïwan.

« On dit Taïwan »

« Mettons les choses au clair. Je sais qu’ici, on parle de Tapei chinois. Mais dans mon monde, on dit Taïwan », a lancé la drag-queen sur scène, ce jeudi, comme vous pouvez l’entendre dans la vidéo complète de sa performance ci-dessous (autour de 22 minutes et 35 secondes). Un peu plus tôt, des images de jeunes taïwanais LGBT + ont été projetés sur l’écran derrière elle en leur honneur.

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Ce n’est pas la première fois que la drag-queen fait allusion à la situation géopolitique de son pays d’origine, qui revête le nom de Taipei chinois lors des évènements internationaux, comme les JO, à cause de la non-reconnaissance de cet État par la Chine. Lors de son « couronnement » pendant la finale de la 16e saison de RuPaul’s Drag Race, Nymphia Wind a salué Taïwan, lui offrant en retour les félicitations de sa présidente, Tsai Ing-wen.

Sa présence dans le cadre des Olympiades culturelles offre une certaine visibilité à Taïwan, petit État d’Asie à la pointe sur les questions LGBT +. C’est le premier pays du continent à avoir légalisé le mariage pour toutes et tous. Elle permet aussi à Taïwan de faire parler de lui de manière flamboyante, alors même que le nom du pays a été banni des tribunes pendant la compétition sportive. Ce mercredi 7 août, une spectatrice s’est par exemple vue arracher sa pancarte sur laquelle était écrit « Allez Taïwan » dans les gradins d’une épreuve de badminton, à l’Arena Porte de la Chapelle.

L’expansion chinoise dénoncée

« C’est une honte que les valeurs olympiques de respect et d’amitié de Paris 2024 n’ont pas été respectées », a déclaré le ministère taïwanais des Affaires étrangères sur X (anciennement Twitter). Dans un communiqué, il condamne des « moyens grossiers et méprisables utilisés par des personnes malveillantes ».

De son côté, le porte-parole du Comité international olympique Mark Adams a, lui, justifié l’interdiction des bannières mentionnant Taïwan car seuls les drapeaux des pays et territoires participant aux JO sont autorisés. Or, depuis 1981, le pays asiatique y participe, mais sous le nom de Tapei chinois.

Certains y voient une manière de ne pas froisser la Chine, qui au cours des dernières années a intensifié ses pressions militaires et politiques sur Taïwan, que Pékin revendique comme faisant partie de son territoire.

Une expansion totalitaire dénoncée par la population taïwanaise qui, lors des JO, redouble d’effort pour soutenir haut et fort leur nation. Comme le raconte le Guardian, certains fans ont, par exemple, brandi des affiches encourageant « le pays du bubble tea ». Une autre épelait Taïwan avec des images de nourriture. Ce jeudi, Nymphia Wind a, elle, mis le sujet sur le devant de la scène.

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