En attendant le retour à la politique, Macron reprend son marathon mémoriel
POLITIQUE – Les Français sont encore sur un petit nuage. Au lendemain de JO spectaculaires et franchement réussis, au cours desquels les athlètes tricolores auront battu leur record du nombre de médailles, un esprit plus léger s’est emparé du pays. Une concorde, une unité et une ferveur plus vues depuis longtemps. Et c’est de cet élan patriotique que souhaite profiter Emmanuel Macron dans les prochains jours.
Car la fin des Jeux coïncide avec un cycle de commémorations liées au 80e anniversaire de la Libération de la France. Ce lundi 12 août, le Président a fait un retour (discret) dans le bain de la politique en participant à une cérémonie à la préfecture de police de Paris en hommage aux policiers qui ont contribué à chasser les nazis de la capitale à l’été 1944.
Ce n’est pas une surprise : l’actuel locataire de l’Élysée est très friand des commémorations. Au printemps, dans une quasi-frénésie mémorielle, il s’était rendu sur le plateau des Glières, haut-lieu de la Résistance, à la maison d’Izieu et à Vassieux-en-Vercors, village martyr fait Compagnon de la Libération. Et, bien qu’il s’en défende, chaque célébration est l’occasion pour Emmanuel Macron de glisser quelques messages politiques.
« Ces cérémonies ont vocation à contribuer à renforcer la cohésion de la nation », explique l’Élysée.
Dans trois jours, jeudi 15 août, il sera dans le Var entouré de chefs d’États et de gouvernements de plusieurs pays africains. Il y a 80 ans, 350 000 soldats avaient débarqué sur les plages de Provence. L’Élysée rappelle que « ces cérémonies ont vocation à contribuer à renforcer la cohésion de la nation » et qu’elles visent « à honorer et transmettre la mémoire de ceux qui, de Toulon à Paris, ont contribué de manière décisive à la victoire contre l’Allemagne nazie ».
La crise diplomatique avec l’Algérie, invitée surprise
La cérémonie commencera à la nécropole de Boulouris à Saint-Raphaël, où reposent 464 combattants de l’Armée française, appartenant à l’Armée B, conduite par le général de Lattre de Tassigny. Emmanuel Macron remettra la Légion d’honneur à plusieurs anciens combattants, avant de prendre la parole. Son discours, quoique tourné vers le passé, fera forcément écho à la situation actuelle.
Depuis qu’il a soutenu le plan du Maroc pour régler le conflit au Sahara occidental fin juillet, le Président français s’est mis à dos à l’Algérie… qui sera malgré tout représentée aux cérémonies. Les mémoires ravivées de part et d’autre de la Méditerranée, le retrait de l’ambassadeur algérien à Paris il y a deux semaines, l’instabilité gouvernementale de la France : autant d’ingrédients explosifs qui n’aident pas aux relations entre l’Hexagone et le Maghreb.
Le 25 août, retour à Paris avec les commémorations de la Libération de Paris. Une prise d’armes et un défilé place Denfert-Rochereau sont prévus. Manière de prolonger l’esprit de cohésion nationale… au moins quelques jours. Le 14 septembre, les athlètes français médaillés défileront sur les Champs-Élysées. Plusieurs dizaines de milliers de personnes sont attendues. Mais d’ici là, les sujets qui fâchent vont revenir en force, à commencer par la nomination d’un Premier ministre qu’Emmanuel Macron s’échine à repousser.
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