Pour ce ministre (démissionnaire), la nomination d’un chef de gouvernement « n’est pas le sujet »
POLITIQUE – Deux mois après la dissolution, quatre semaines après la démission du gouvernement, le flou perdure autour de Matignon. Alors qu’Emmanuel Macron est pressé de toutes parts par les oppositions de choisir, rapidement, un nouveau Premier ministre, certains dans son camp estiment encore que le temps n’est pas à l’accélération.
C’est le cas de Guillaume Kasbarian. Invité de CNews ce jeudi 15 août, le ministre démissionnaire délégué au Logement a jugé que la nomination du nouveau chef du gouvernement n’est « pas le sujet numéro un aujourd’hui. »
Ceci, malgré un statu quo durable et inédit, qui défie le vote des Français et empêche toute initiative politique d’ampleur.
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« Je ne suis pas sûr que ce soit le sujet numéro un. Regardez notre histoire, cette situation on l’a déjà vécue sous la Quatrième république. Relisez Vincent Auriol, regardez ce qui a été fait à l’époque : il avait essayé de trouver une concertation avec différents partis », a ainsi relaté le responsable, réélu député d’Eure-et-Loir lors des législatives anticipées du début d’été.
Concerter, puis nommer
Pour lui, l’enjeu est aujourd’hui de dégager une majorité stable (en tout cas davantage que celle du Nouveau Front populaire, arrivé en tête des législatives, mais qui est loin d’une majorité absolue), quitte à rejouer l’alliance des modérés autour du centre, clé du macronisme depuis 2022. « La fiche de poste c’est d’avoir un Premier ministre qui ne se fasse pas censurer d’office et qui n’a pas 289 députés qui votent contre lui », a-t-il encore insisté, en qualifiant de « perle rare » ce profil type.
Effectivement, cette architecture demeure introuvable. Le Nouveau Front populaire (fort d’un peu moins de 200 députés) essaie d’envoyer des signes d’ouverture derrière sa candidate Lucie Castets, tandis que les partis du centre (Renaissance et Horizons – 150 députés) lorgnent du côté des Républicains tout en misant la désunion de la gauche pour embarquer les socialistes avec eux. Inextricable ?
Des volontés inconciliables
Les lettres envoyées par les différents partis après la trêve olympique illustrent en tout cas bien ce blocage. Chaque camp a effectivement envoyé des missives pour essayer de convaincre les autres de leur volonté de dialogue et d’œuvrer pour le bien commun. Mais le tout, assorties de conditions drastiques qui rendent pour l’heure impossible une coalition large, et stable.
Sur le fond, le Nouveau Front populaire continue de revendiquer Matignon, avec dans sa besace l’abrogation de la réforme des retraites. Impossible pour le camp présidentiel qui, lui, exclu la France insoumise de « l’arc républicain », la mettant sur le même plan que le Rassemblement national, et promet de censurer tout gouvernement qui comporterait des Insoumis dans ses rangs.
Il reste encore quelques jours à Emmanuel Macron pour trouver cette « perle rare ». Certains, au sein du camp présidentiel espèrent une nomination la semaine prochaine, pour optimiser autant que possible la préparation du budget. D’autres parient plutôt sur la mi-septembre, après les Jeux paralympiques. Une question de sujet numéro 1, ou non.
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