Culture

Ibrahim Maalouf écarté du festival de Deauville à cause d’un « malaise » lié à #MeToo

#METOO – Elle a préféré garantir la sérénité de son événement. La nouvelle directrice du Festival du cinéma américain de Deauville, Aude Hesbert, a annoncé ce samedi 24 août dans les colonnes de La Tribune dimanche que le trompettiste Ibrahim Maalouf ne ferait plus partie du jury. Cela en raison d’un « malaise dans l’équipe » en lien avec la vague #MeToo.

« Ce n’est pas à moi de juger, punir ou condamner, mais la présence d’Ibrahim Maalouf devenait de plus en plus problématique pour la bonne tenue, sereine, d’un festival qui fête son 50e anniversaire, qui est aussi ma première édition et que je souhaite porter avec clarté et transparence », déclare-t-elle dans un entretien à l’hebdomadaire, avant le début de cette édition qui se tiendra du 6 au 15 septembre.

Ibrahim Maalouf avait été accusé il y a plusieurs années d’agression sexuelle sur mineure, une affaire dans laquelle il a été relaxé en 2020 et qu’il a toujours très vivement contestée. « Le festival de Deauville sacrifie un innocent sur l’autel du principe suprême “the show must go on” pour des intérêts mercantiles », a regretté son avocate, maître Fanny Colin, dans un message transmis à l’AFP samedi soir.

Un « combat » à venir devant les tribunaux

« Le festival a demandé à Ibrahim Maalouf de se “retirer en toute discrétion”, ce qu’il a évidemment refusé », a-t-elle ajouté. « C’est omettre en effet que relaxé et reconnu publiquement innocent, c’est tout aussi publiquement et devant les tribunaux qu’il combattra cette éviction injuste et déshonorante pour ses auteurs. »

Aude Hesbert rapporte qu’« à l’annonce de la composition du jury le 8 août dernier, il y a eu beaucoup de réactions sur les réseaux sociaux et dans les médias, un malaise s’est installé dans l’équipe, déjà meurtrie par l’affaire précédente ». La nouvelle directrice a en effet succédé à la tête du festival à Bruno Barde, en retrait après des accusations d’agressions sexuelles dans Mediapart.

Raison pour laquelle celle qui dirige aussi le Festival international du film fantastique de Gérardmer et celui du Film policier de Reims a « pris la décision difficile », mais qu’elle « assumera jusqu’au bout, d’écarter Ibrahim Maalouf du jury ».

La directrice indique qu’elle va « prolonger (le) travail sur la cinéphilie » mené par Bruno Barde, « tout en y apportant (s)on ADN ainsi qu’une nouvelle forme de gouvernance ». Notamment sur le sujet en question. « Au début du festival, nous publierons une charte contre les violences sexistes et sexuelles pour éviter tous les abus de pouvoir, même au-delà de MeToo. Nous serons extrêmement vigilants sur ces sujets à l’avenir », promet-elle.

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