Culture

Le Royaume-Uni lance une enquête sur Ticketmaster après la polémique Oasis

MUSIQUE – La loi de l’offre et de la demande, jusqu’à l’excès. Alors que le retour d’Oasis et sa tournée en 2025 ont fait naître un engouement particulièrement puissant, les prix pratiqués sur la plateforme Ticketmaster lors de la mise en vente des billets ont douché les espoirs de certains fans et ulcéré plus d’un mélomane. Tant et si bien que le régulateur britannique de la concurrence a décidé d’ouvrir une enquête.

Et pour cause : samedi 31 août, jour de la mise en vente d’environ 1,4 million de billets, Ticketmaster a eu recours au « dynamic pricing » (ou tarification dynamique en français), c’est-à-dire de permettre aux prix de fluctuer en fonction de la demande. Sauf qu’au vu de l’attente des fans, quinze ans après le dernier concert des frères Gallagher, les tarifs se sont envolés et certains admirateurs d’Oasis se sont retrouvés à payer leur place 350 livres (environ 415 euros) au lieu des 200 annoncés.

Ce qui inquiète la Competition and Markets Authority, l’instance en charge de surveiller que les règles de la libre concurrence sont bien respectées outre-Manche. En l’occurrence, trois points d’interrogation majeurs ont émergé du côté de la CMA : la possible existence de pratiques injustes et anticoncurrentielles de la part de Ticketmaster, des doutes quant à la bonne information des consommateurs sur le prix qu’ils devraient in fine payer, et enfin la pressurisation des acheteurs qui a pu être accentuée par le court délai dont ils disposaient pour acquérir les places de concert.

Quel rôle Ticketmaster a-t-elle vraiment joué ?

Face à la grogne qui a émergé dans la foulée de la vente (laquelle faisait déjà suite à un tirage au sort permettant d’être prioritaire pour acheter des billets), Oasis s’est d’ailleurs rapidement désolidarisé de l’organisation de la tournée de reformation. « Nous tenons à clarifier le fait qu’Oasis laisse les promoteurs de la tournée et ses managers gérer la politique tarifaire et la billetterie », a-t-il fait savoir.

De son côté, le CMA explique n’en être qu’au début de son enquête. L’autorité britannique de la concurrence et des marchés doit désormais interroger divers acteurs, en particulier les organisateurs des concerts et le management d’Oasis, pour tenter de faire le jour sur ce qui a pu se produire au moment de la mise en vente des billets. L’idée est notamment de comprendre si Ticketmaster a bel et bien enfreint les règles protégeant le consommateur, en particulier en sachant que la tarification dynamique n’est pas nécessairement illégale. Pour ce faire, un formulaire en ligne permettra aussi de recueillir le témoignage d’acheteurs de places.

La plateforme, qui faisait partie des trois vendeurs officiels (tous liés au géant mondial de l’organisation de concerts Live Nation) de billets pour la tournée d’Oasis, a de son côté assuré n’avoir joué aucun rôle dans les tarifs pratiqués. Elle a expliqué que les artistes et les promoteurs conservent seuls la main sur la politique tarifaire. Un argumentaire fragilisé par une récente enquête de la BBC, qui assure que Ticketmaster joue un rôle non négligeable dans la flambée récente des prix des places de concerts outre-Manche.

En attendant de connaître les conclusions de l’enquête, Oasis a annoncé deux nouvelles dates londoniennes pour sa tournée. Pour celles-ci, les billets seront vendus différemment, a assuré le groupe.

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