L’aile droite de la macronie fait pression sur Barnier pour qu’il enterre cette idée « impensable »
POLITIQUE – Le stop des 27. Une trentaine de députés, soit un tiers du groupe macroniste Ensemble pour la République (EPR), s’opposent à toute augmentation des impôts, comme ils l’expliquent dans les colonnes de La Tribune Dimanche ce 29 septembre. Une réponse à Michel Barnier, qui envisage de faire contribuer davantage ceux qui le peuvent, « de manière exceptionnelle et temporaire ».
Dans cette tribune, les députés Mathieu Lefèvre et Charles Rodwell, rejoints par les anciennes ministres Aurore Bergé et Marie Lebec, ou par l’ancien président du groupe Sylvain Maillard, expliquent qu’il leur paraît « impensable qu’après sept années de baisse d’impôts, ce soit l’alliance du bloc central qui finisse par renoncer à la stabilité fiscale pour les augmenter ».
« Culte de la performance » et « simplification »
Pour eux, « le rétablissement des comptes passe avant tout par la baisse de la dépense publique » et, pour y parvenir, ils préconisent « le culte de la performance de nos politiques publiques », la « suppression de dizaines d’agences et de comités Théodule », « la simplification de l’action publique et la baisse du nombre de fonctionnaires en préservant nos services publics de proximité ».
Arguant que « le rétablissement des comptes publics passe avant tout par la création de richesses et le plein-emploi », ces députés membres, pour la grande majorité d’entre eux, de l’aile droite de leur camp, appellent à « mener des réformes courageuses – notamment celle de l’assurance chômage ». Et ils réclament de poursuivre la « lutte sans merci contre la fraude sociale et fiscale ». En d’autres termes : à continuer la politique économique et fiscale macroniste à l’œuvre depuis sept ans.
La fin d’un tabou ?
Il faut dire que les choses sont en train de bouger à Matignon, où l’on semble enclin à briser le tabou des impôts sur les plus riches. Le Premier ministre Michel Barnier, constatant la situation très dégradée des finances dont il a hérité, a effectivement mis sur la table la possibilité d’augmenter certains prélèvements.
« Sur la question de la fiscalité, j’ai dit que je protégerais de toute augmentation fiscale ceux qui sont sur le terrain, qui travaillent, qui produisent. Nous allons faire appel, de manière exceptionnelle et temporaire, à ceux qui peuvent contribuer à cet effort », a-t-il encore déclaré vendredi dans le Journal de Saône-et-Loire.
Une stratégie plutôt plébiscitée dans l’opinion publique (67 % des Français sont favorables à un impôt qui toucherait les plus aisés), et chez certains dans la coalition qui l’a porté à Matignon. Interviewé vendredi dans Ouest-France, le président du groupe MoDem Marc Fesneau s’est par exemple dit ouvert à des ajustements fiscaux.
« Au MoDem, nous ne sommes pas fermés à demander des efforts aux personnes les plus riches – vraiment aux tranches les plus élevées – et aux très grandes entreprises », a déclaré l’ancien ministre de l’Agriculture. Son groupe est aussi prêt à « s’attaquer aux niches fiscales, à analyser les situations de rente et à annuler les baisses d’impôts prévues, comme la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises ». Le chef du gouvernement est appelé à trancher. Comme sur beaucoup d’autres, il aura du mal à satisfaire toutes les composantes de l’alliage entre le centre et la droite.
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