La grève des dockers qui menaçait la candidature de Kamala Harris prend (déjà) fin
ÉTATS-UNIS – Les dockers américains vont reprendre le travail après trois jours de grève, ont annoncé jeudi syndicat et employeurs dans un communiqué commun, alors que le blocage des ports aux États-Unis menaçait de provoquer pénuries et d’attiser l’inflation à un mois de la présidentielle.
« Dès maintenant, toutes les actions en cours cesseront et tous les postes couverts par le contrat-cadre reprendront », indiquent dans un communiqué commun le syndicat des dockers (ILA) et l’Alliance maritime des États-Unis (USMX), qui représente leurs employeurs.
Ils déclarent avoir « conclu une entente de principe sur les salaires », sans plus de précision. Mais, selon le Wall Street Journal qui cite des personnes proches du dossier, les employeurs ont proposé une augmentation des salaires de 62 % sur six ans, qui a été acceptée par le syndicat.
Les démocrates soulagés (pour l’instant)
Les deux parties vont toutefois devoir reprendre les discussions, car elles « ont convenu de prolonger le contrat-cadre jusqu’au 15 janvier 2025 afin de revenir à la table de négociation pour négocier toutes les autres questions en suspens ».
« Ils ont les prochains 90 jours pour tout mettre en place », a déclaré Joe Biden à des journalistes jeudi soir, de retour à la Maison Blanche. Le président américain avait, peu avant, salué dans un communiqué cet accord, qui va permettre de « rouvrir les ports de la côte Est et du Golfe », et « représente un progrès crucial vers un contrat solide ».
Il avait aussi remercié « les travailleurs syndiqués, les transporteurs et les opérateurs portuaires qui agissent avec patriotisme pour rouvrir nos ports et assurer la disponibilité de fournitures essentielles au rétablissement et à la reconstruction suite à l’ouragan Hélène ».
Cette résolution rapide est un gros soulagement pour les démocrates. Des problèmes d’inflation à un mois de l’élection, qui est très serrée, auraient pu jouer un très mauvais tour à Kamala Harris qui n’a déjà pas la confiance des électeurs au sujet de l’économie. Au contraire de Donald Trump.
45 000 dockers étaient en grève
Les pourparlers, commencés en mai, ont été suspendus plusieurs semaines puis réactivées quelques heures avant l’expiration du contrat précédent lundi soir.
L’Alliance avait relevé son offre, proposant notamment une hausse salariale de 50 % sur la durée de l’accord, mais qui avait été rejetée par le syndicat. Il réclamait initialement 77 %, selon des médias américains, et demande notamment davantage de protections contre les pertes d’emploi liées à l’automatisation.
Quelque 45 000 membres du syndicat des dockers (ILA) étaient en grève depuis mardi dans 36 ports de l’Alliance maritime des États-Unis (USMX) sur la côte Est et le Golfe du Mexique, faute d’entente sur un nouvel accord social de six ans. Cela représente en moyenne plus de 2,1 milliards de dollars de valeur commerciale par jour, selon plusieurs sources.
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