Comme promis, le NFP dépose sa motion de censure contre Barnier
POLITIQUE – Action, réaction. Trois jours seulement après le discours de politique générale de Michel Barnier, le Nouveau Front populaire a annoncé ce vendredi 4 octobre avoir déposé une motion de censure contre le gouvernement, la première de la législature. Signée par 192 députés de gauche, elle sera défendue mardi 8 octobre dans l’hémicycle par le Premier secrétaire du PS Olivier Faure. « L’existence de ce gouvernement, dans sa composition et ses orientations, est une négation du résultat des dernières élections législatives », peut-on lire dans le texte déposé.
Selon le NFP, arrivé en tête des élections législatives mais privé de majorité absolue, « le Président de la République aurait dû nommer » Lucie Castets à Matignon. C’était à elle ensuite de « proposer un gouvernement » et de « chercher à bâtir des majorités texte par texte ». Les partenaires regrettent à ce titre que le chef de l’État ait préféré « rompre avec la tradition républicaine » en choisissant Michel Barnier, « membre d’une formation politique qui a perdu les élections ».
Mais au-delà des manœuvres politiques initiées à l’Élysée, ce sont « les orientations politiques » fixées par Michel Barnier depuis son arrivée à Matignon qui inquiètent la gauche. « Le projet de loi de finances s’annonce comme le texte budgétaire le plus austéritaire de ces vingt-cinq dernières années », alertent les socialistes, les communistes, les écologistes et les insoumis. Ils disent aussi regretter la politique répressive que s’apprête à mener le très droitier Bruno Retailleau à l’Intérieur, basée sur « une remise en cause probable de l’aide médicale d’État » et un « durcissement annoncé de la loi immigration ».
La motion de censure de la gauche a toutefois peu de chances d’être adoptée, le Rassemblement national ayant déjà fait savoir qu’il ne la voterait pas. « La situation de la France est tellement chaotique que censurer ce gouvernement a priori n’aurait pas de sens et nous mènerait vers la politique du pire », a défendu la députée RN Laure Lavalette le 3 octobre sur France 2. Mais d’autres députés, ne siégeant pas sur les bancs de la gauche, pourront-ils joindre leur voix ? Des députés non-inscrits, certains membres du groupe Liot, voire du camp présidentiel pourraient franchir le pas. Sans qu’on sache si cela suffira à renverser le gouvernement. Lequel deviendrait alors le plus éphémère de la Vème République.
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