Les Français très partagés sur la reconnaissance d’un État palestinien – EXCLUSIF
POLITIQUE – « La France s’engagera pour que tout soit fait afin que les Palestiniens disposent enfin d’un État vivant côte à côte avec Israël. » Malgré cette déclaration du président de la République Emmanuel Macron le 25 septembre à la tribune des Nations Unies à New York, la position française ne fait pas l’unanimité dans la population, selon l’enquête YouGov réalisée pour Le HuffPost.
Cette étude réalisée en ligne sur un millier de personnes montre que 46 % des Français sont favorables à la reconnaissance d’un État de Palestine par la France. Mais une part non négligeable (37 %) est incertaine et dit « ne pas savoir ». Ils ne sont que 17 % à s’opposer à une telle reconnaissance.
L’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre et l’escalade incessante depuis ont remis sur le devant de la scène la création d’un État palestinien. La reconnaissance française est réclamée aussi bien dans les manifestations de soutien qu’à gauche de l’échiquier politique, par les représentants du Nouveau Front Populaire et leurs sympathisants (57 % dans notre sondage).
Dans le camp présidentiel, la demande est encore plus forte, avec 65 % d’opinions favorables. L’ancien ministre des Affaires étrangères et représentant personnel d’Emmanuel Macron au Liban Jean-Yves Le Drian l’a aussi jugé « indispensable » pour donner « une force nouvelle à la seule solution politique possible à nos yeux ».
Tensions entre Netanyahu et Macron
Mais jusqu’à présent, Paris reste prudent. En mai, alors que l’Espagne, l’Irlande et la Norvège passaient le cap, le Quai d’Orsay assurait que la reconnaissance d’un État palestinien n’était pas un « tabou ». Mais, assurait le chef de la diplomatie de l’époque Stéphane Séjourné, elle ne devra intervenir que « quand ce sera utile » à savoir quand elle pourra avoir « un impact réel » sur le processus.
Depuis, la position française n’a guère évolué. À New York, Emmanuel Macron a assuré que la France « renouvellera son action » pour que la solution à deux États « advienne enfin au bénéfice des peuples ». « Nous y travaillerons au cours des prochaines semaines avec Israéliens et Palestiniens, comme avec tous nos partenaires régionaux et internationaux », a promis le chef d’État français.
Encore faut-il pour cela avoir l’oreille du Premier ministre israélien. Samedi 5 octobre, Benjamin Netanyahu s’est emporté contre l’appel d’Emmanuel Macron de cesser de livrer à Israël des armes susceptibles d’être utilisées pour frapper Gaza, où plus de 40 000 personnes ont déjà été tuées.
« Honte à Macron et aux dirigeants qui le suivent », a réagi Benjamin Netanyhau. « Le président de la République est dans son rôle lorsqu’il appelle à la désescalade et se place toujours du côté de la diplomatie », a justifié la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon dans l’émission Questions Politique, dimanche 6 octobre. Mais à la veille des commémorations du 7 octobre, la sortie présidentielle risque de laisser des traces dans les relations avec l’État hébreu.
L’enquête a été réalisée sur 1 000 personnes représentatives de la population nationale française âgée de 18 ans et plus. Le sondage a été effectué en ligne, sur le panel propriétaire YouGov France, du 1er au 3 octobre 2024.
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