Avec cette décision, le ministre de la Justice va pouvoir rester en poste
BUDGET – Une nouvelle « rassurante », selon des syndicats de magistrats. Une décision qui va aussi permettre au ministre de la Justice de rester en poste. Didier Migaud s’est félicité jeudi 31 octobre d’avoir obtenu 250 millions d’euros supplémentaires dans le budget 2025, revenant en partie sur le coup de rabot de 500 millions du projet initial. « L’arbitrage nous permet de toujours considérer que la justice est effectivement une priorité pour le gouvernement », a-t-il insisté.
Cette conclusion est quasi-logique au regard du feuilleton qui se joue depuis la passation de pouvoir place Vendôme avec Éric Dupond-Moretti. Depuis, et à plusieurs reprises, le garde des Sceaux avait publiquement jugé insuffisant le budget alloué à son ministère. Au point de mettre sa démission dans la balance s’il ne retrouvait pas une partie des crédits amputés.
Mais les 250 millions d’euros finalement récupérés permettront « d’honorer et de respecter tous les engagements qui ont été pris en direction des magistrats, des personnels de greffe, des juristes assistants, des personnels pénitentiaires » à l’occasion de cette loi de programmation, a assuré le garde des Sceaux dans un entretien accordé jeudi à l’AFP. Concrètement, cette rallonge, qui doit faire l’objet d’un amendement gouvernemental, maintient les engagements « au niveau des effectifs, des mesures catégorielles de rémunération, aussi bien pour les magistrats que pour les personnels pénitentiaires ».
250 millions d’euros en moins
Il reste cependant 250 millions d’euros prévus initialement qui n’iront pas au budget de ce ministre. Dans un contexte budgétaire contraint, « la Justice fait également un effort », plaide Didier Migaud. Selon lui, les sommes non récupérées « sont essentiellement des dépenses d’investissement immobilier, que nous n’étions pas en mesure de réaliser, à partir du moment où des opérations ont pris du retard ». Mais cela n’entrave pas, jure-t-il, la promesse de 18 000 places de prison supplémentaires initialement fixée pour 2027.
« Quand va-t-on raisonner en termes de besoins plutôt qu’en termes de coûts ? » s’est insurgé Wilfried Fonck, secrétaire national Ufap-Unsa justice. « Encore une fois, les décisions politiques sont prises sans se soucier des moyens mis à disposition ».
Adoptée en octobre 2023, la loi de programmation, destinée à renforcer le budget d’un ministère régalien historiquement considéré comme un parent pauvre de l’État, prévoit la création de 1500 postes de magistrats, 1800 greffiers ou personnels de greffe et 1100 attachés de justice. En 2025, environ 1550 emplois devraient être créés, soit presque 1000 de plus que ce que permettait la lettre-plafond budgétaire, a-t-on précisé Place Vendôme.
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