Culture

La série « Sexe Intentions » plaira plus aux fans de « Gossip Girl » qu’à ceux du film

SÉRIE – Faire du neuf avec du vieux. C’est le pari incessant que se lancent les plateformes de streaming en produisant à la pelle des remakes, reboots et autres prequels et sequels d’histoires à succès. Pour sa nouvelle série Sexe Intentions, sortie ce jeudi 21 novembre, Prime Video a choisi de se (ré)attaquer à une source d’inspiration presque sans fond : Les Liaisons Dangereuses, de l’écrivain français Choderlos de Laclos.

Depuis les années 1960, les adaptations à l’écran du roman épistolaire de 1782 se multiplient. La plus connue et la plus culte, reste à ce jour Sexe Intentions (Cruel Intentions en anglais). En transposant l’histoire du vicomte de Valmont et de la marquise de Merteuil dans un lycée privé de Manhattan en 1999, le film de Roger Kumble avec Ryan Phillippe, Reese Witherspoon et Sarah Michelle Gellard est devenu iconique pour toute une génération.

Vingt-cinq ans après, la nouvelle série éponyme de Prime Video espère marcher dans ses pas et faire mieux que le reboot télévisé de NBC, tombé à l’eau en 2016.

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Ce Sexe Intentions version 2024 n’est pas tout à fait un remake puisque l’histoire ne se déroule pas à New York mais au Manchester College, une prestigieuse université près de Washington D.C.Kathryn Merteuil s’appelle désormais Caroline et est campée par l’actrice Sarah Catherine Hook. Sebastian Valmont est devenu Lucien Belmont (Zac Burgess) et Annette Hargrove, le personnage de la jeune ingénue qui a révélé Reese Witherspoon au grand public, a été renommée Annie Grover (Savannah Lee Smith).

Après des révélations sur un bizutage qui menacent les fraternités et sororités en place (la fameuse « Greek life » américaine), Caroline demande à son demi-frère Lucien de séduire Annie Grover, la fille du vice-président des États-Unis, pour qu’elle intègre sa sororité.

Des clins d’œil au film de 1999

La série en huit épisodes tente de jouer sur la nostalgie du film et ne s’en cache pas. Roger Kumble et Neal H. Moritz, qui avait produit le film de 1999, sont d’ailleurs tous deux producteurs. Et les clins d’œil sont nombreux. Une reprise de Bitter Sweet Symphony au piano et violons se fait entendre dès les six premières minutes. La chanson de The Verve est devenue indissociable du film pour sa scène finale grandiose. Sans grande surprise, elle sert également de générique de fin à la série, même si la dernière scène n’a pas la même saveur.

Même son de cloche pour la scène de la piscine, rejouée entre Lucien et Annie, qui n’arrive pas à recréer l’alchimie de l’originale. Autre référence, cette fois réussie : Lucien Belmont conduit la même Jaguar noire que Sebastian Valmont, prix de son pari avec sa demi-sœur Caroline. Et s’il ne s’agit plus du grandiose pont de Queensboro à New York, il traverse bien un pont, cheveux dans le vent, au volant de son bolide de collection.

Caroline Merteuil porte, elle, exactement le même chapelet en argent que Kathryn dans le film de 1999, et tout comme cette dernière, elle y cache sa drogue en plein jour. Sarah Catherine Hook est d’ailleurs convaincante en reprenant le rôle acerbe de Sarah Michelle Gellar, avec parfois les mêmes répliques (« Je ne baise pas les perdants », entre autres).

Le dernier clin d’œil au film est peut-être le moins évident. L’acteur Sean Patrick Thomas, qui jouait Ronald Clifford dans le film de 1999, est le seul « ancien » au casting de la série. Il n’interprète plus un jeune tuteur de musique tombé amoureux de l’innocente Cecile Caldwell (Selma Blair), mais le plus âgé professeur Hank Chadwick, qui engage une élève comme assistante, une certaine Cece Carroway (Sara Silva).

La série « Sexe Intentions » se veut différente

Hormis ces quelques références au film, qui passeront inaperçues pour les plus jeunes, la série ne lui ressemble pas. Le triangle amoureux entre Lucien, Caroline et Annie est moins présent, et la tension sexuelle entre les acteurs pas aussi convaincante que celle entre Ryan Phillips, Sarah Michelle Gellard et Reese Witherspoon, qui avait fait la réputation sulfureuse du film.

Cette version de Sexe Intentions n’est pourtant pas avare en scènes de sexe, et on peut se réjouir qu’un baiser entre deux femmes soit presque un détail en 2024 (quand celui entre Reese Witherspoon et Selma Blair avait secoué la pop culture à l’époque). La vraie différence tient surtout à l’importance accordée aux personnages secondaires et à l’intrigue autour des fraternités et sororités.

Si l’on oublie son modèle, la série a tous les éléments d’un bon divertissement pour ados : des acteurs et actrices conventionnellement beaux, une bande-son actuelle (beaucoup d’Olivia Rodrigo), et des soirées d’excès dans un monde ultra-privilégié, remis en question par des outsiders. Sexe Intentions plaira peut-être donc plus aux fans de Gossip Girl ou aux Français désireux de mieux comprendre la « Greek Life » américaine. Pour ceux qui souhaitaient raviver la nostalgie de leurs premiers émois cinématographiques, il faudra repasser.

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