Politique

Cette députée veut faire figurer des messages sur le consentement sur tous les sex-toys

POLITIQUE – Deux phrases pour un changement culturel ? La députée écologiste Marie-Charlotte Garin veut s’inspirer de l’initiative prise par une vingtaine de boutiques « love store » pour rendre obligatoire l’inscription d’une mention sur le consentement sur tous les sex-toys.

Cette idée est portée au départ par l’association Sexe&Consentement, comme le raconte Le Parisien ce samedi 23 novembre, une organisation qui souhaite faire inscrire quelques mots liés au consentement sur tous les objets liés à la vie affective et sexuelle. On parle donc des jouets intimes, mais également des préservatifs ou des sites de rencontre.

C’est ainsi que la vingtaine de boutiques « Passage du désir », mastodonte du secteur, accepte désormais de faire figurer sur les boîtes de ses sex-toys, la mention suivante : « Tous les actes intimes doivent être basés sur le consentement mutuel. Assurez-vous de l’accord de votre partenaire pour tout rapport ou pratique particulière. » Avant une généralisation ?

« À l’image de la société qu’on est en train de bâtir »

C’est en tout cas le souhait de Marie-Charlotte Garin, députée très engagée sur les questions des violences sexistes et sexuelles. L’élue lyonnaise explique au Parisien pousser auprès des ministres concernés pour que ces phrases deviennent obligatoires sur tous les emballages concernés. Pour cela, un simple décret est nécessaire, affirme-t-elle.

« Ce serait à l’image de la société qu’on est en train de bâtir pour les jeunes générations. On leur apprend qu’ils peuvent dire oui, qu’ils peuvent dire non, que leur corps leur appartient. Ce changement culturel est un frein aux violences sexistes et sexuelles, mais aussi aux violences sur les enfants », fait ainsi valoir l’écologiste dans les colonnes du quotidien, en prônant toutefois une réponse plus globale à ces enjeux.

« À l’instar des mentions manger, bouger sur les produits alimentaires, afficher cette notion d’accord sur tous les produits qui ont trait à une pratique sexuelle est bénéfique si cela s’accompagne aussi d’efforts pédagogiques », souffle-t-elle. En ce sens, nombreux sont ceux à vouloir faire évoluer la loi.

Changer le texte… de loi ?

Marie-Charlotte Garin, comme la grande majorité des associations féministes ou des juristes spécialistes des violences sexistes et sexuelles, plaide effectivement l’inscription de la notion de consentement dans la loi. Elle cosigne une nouvelle tribune, vendredi, dans Le Nouvel Obs pour appeler le législateur à affirmer « qu’un rapport sexuel non librement consenti est un viol et que la zone grise n’existe pas. Céder, ce n’est pas consentir. »

À l’heure actuelle, l’article 222-23 du Code pénal français définit le viol comme « tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit, ou tout acte bucco-génital commis sur la personne d’autrui ou sur la personne de l’auteur par violence, contrainte, menace ou surprise ». La notion d’absence de consentement n’y est, elle, pas mentionnée explicitement.

Le débat ne fait sans doute que commencer dans la sphère politique. Pour preuve, les rapporteures d’une mission parlementaire portant sur la définition pénale du viol sont arrivées à la même conclusion : il est nécessaire de changer les textes. « Nous avons désormais acquis la conviction, quel que soit notre bord politique, que oui, la loi » sur ce « crime de masse » devait « être modifiée », expliquait la députée (EPR) Véronique Riotton au Sénat, mi-novembre. Deux phrases, bientôt dans la loi ?

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