Politique

Retailleau dénonce le projet « innommable » de LFI pour le délit d’apologie du terrorisme

POLITIQUE – « Innommable ». Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a fustigé dimanche 24 novembre la proposition de loi LFI visant à supprimer du Code pénal le délit d’apologie du terrorisme, et appelé les autres partis de gauche à « se dissocier définitivement » des Insoumis.

« J’appelle vraiment ceux qui sont de gauche (…) ceux qui ont encore une conscience politique, ceux qui tiennent à la République, (…) à se dissocier définitivement des Insoumis » a déclaré Bruno Retailleau à la presse, juste après un discours devant la convention annuelle du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif).

Le délit d’apologie du terrorisme avait été mis en œuvre et « soutenu, par deux hommes de gauche, Manuel Valls, qui l’avait préparé, et Bernard Cazeneuve, qui l’avait défendu dans les hémicycles de l’Assemblée nationale et du Sénat », a-t-il fait valoir. Et « c’est innommable » de vouloir le supprimer, a-t-il ajouté.

Le garde des Sceaux « extrêmement choqué » et « contre »

Le texte dénoncé par le ministre de l’Intérieur a été déposé par le député LFI du Nord Ugo Bernalicis et ses collègues LFI. Il veut supprimer le délit d’apologie du terrorisme créé par une loi de 2014, estimant qu’en la matière suffit « la loi du 29 juillet 1881 traitant des faits relevant des délits d’apologie de crime, d’apologie de crime de guerre, d’apologie de crime contre l’humanité ».

Interrogé sur France 2 ce lundi 25 novembre, le garde des Sceaux Didier Migaud s’est aussi dit « extrêmement choqué » et « résolument contre ». « Je ne comprends pas qu’on puisse baisser la garde devant la menace du terrorisme qui est aujourd’hui très présente », a déclaré Didier Migaud. « C’est ignoble, ça doit être combattu avec la plus grande force (….) La liberté d’expression n’a jamais tout permis, il y a des limites à cette liberté d’expression », a poursuivi le ministre. « À partir du moment où l’apologie permet de justifier et excuser, trouver des circonstances atténuantes à un acte terroriste, c’est inadmissible », a-t-il ajouté.

Cette proposition a provoqué un nouveau désaccord à gauche, plusieurs élus socialistes fustigeant le texte insoumis. Au-delà des personnalités déjà en opposition avec LFI, le premier secrétaire du PS Olivier Faure a aussi estimé qu’il était « impératif de protéger les libertés publiques mais aussi de protéger les Français du fanatisme et des appels à la violence et à la haine ». Face aux critiques, Manuel Bompard a fustigé sur LCI une « trumpisation du débat politique », estimant que les opposants au texte déformaient le fond de la proposition.

Dans son discours en clôture de la convention du Crif, Bruno Retailleau a dénoncé l’antisémitisme « de souche islamiste », auquel est venu « se greffer » le « clientélisme électoral de ceux qui font de la cause palestinienne un argument de campagne électoraliste » et « ont choisi de vendre leur honneur, de brader nos valeurs ».

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