Politique

Adoptée, la motion de censure du NFP fait chuter le gouvernement Barnier

POLITIQUE – Une première depuis 1962. L’Assemblée nationale a adopté, ce mercredi 4 décembre, la motion de censure déposée par le Nouveau Front populaire contre le gouvernement de Michel Barnier, entraînant de fait sa chute. L’exécutif, qui doit désormais présenter sa démission, avait engagé sa responsabilité sur le budget de la sécurité sociale en dégainant l’article 49.3.

Adoptée avec 331 voix (la majorité était à 288), la motion émanant de la gauche a été adoptée grâce aux voix du Rassemblement national, lequel avait également déposé une motion.

À la tribune de l’hémicycle, Éric Coquerel, Boris Vallaud, Laurent Wauquiez ou encore Marine Le Pen ont pris la parole. Alors que le président insoumis de la Commission des Finances estimait que la censure sonnait « le glas d’un mandat : celui du président », la présidente du RN a justifié d’ajouter ses voix à celles du NFP par des « institutions » contraignantes. « Ce n’est pas de gaîté de cœur » a-t-elle ajouté, tançant un gouvernement qui perpétue « les choix technocratiques » du président Macron.

Depuis des semaines, le parti de Marine Le Pen faisait pression sur Michel Barnier afin d’obtenir des concessions sur le budget. Le parti d’extrême droite avait notamment réussi à le faire plier sur le déremboursement de certains médicaments, la hausse de la taxe sur l’électricité ou encore la réduction de l’aide médicale d’État. Le chef du gouvernement avait toutefois refusé de céder sur un dernier totem du RN : annuler la désindexation des retraites sur l’inflation.

Les regards vont se tourner vers l’Élysée

Ce vote qui a suivi un ultime discours de Michel Barnier aux allures d’adieu acte l’ouverture d’une nouvelle période d’incertitude. Incertitude budgétaire parce que le Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2025 (PLFSS), sur lequel Michel Barnier était passé via le 49.3 est donc rejeté. Et incertitude politique avec notamment la question de l’avenir du socle commun puisque Laurent Wauquiez, le président du groupe La Droite républicaine à l’Assemblée nationale, avait déjà fait valoir que son alliance avec les macronistes ne valait que pour le mandat de Premier ministre de Michel Barnier. Lequel n’aura donc tenu que 90 jours, soit le mandat le plus éphémère de la Ve République.

Les regards vont désormais logiquement se porter sur l’Élysée et Emmanuel Macron, à qui Michel Barnier devra remettre sa démission dans les prochaines heures voire prochaines minutes. Le président de la République aura ensuite à nouveau la charge de lui trouver un remplaçant, moins de six mois après la dissolution tonitruante de l’Assemblée, juste avant les JO de Paris. Ce sera le quatrième Premier ministre de l’année 2024.

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