Il y a de l’arsenic dans ces sachets de nicotine en vente chez les buralistes
SANTÉ – Déjà dans le collimateur du gouvernement, les « pouches » pourraient bien être interdits à la vente plus vite que prévus. Tandis que le 29 octobre dernier, la ministre de la Santé démissionnaire, Geneviève Darieussecq, annonçait dans les colonnes du Parisien vouloir en proscrire la vente, une étude de 60 Millions de consommateurs, en partenariat avec le Comité national contre le tabagisme (CNCT) révèle que ces petits sachets de nicotine aromatisés sont encore plus nocifs pour la santé qu’on ne le pensait.
Au total, sept produits de quatre fabricants (Zyn, Velo, D’lice et Nois) ont été passés au crible. Et les résultats sont sans appel. « Outre des taux élevés de nicotine, les analyses ont montré la présence de métaux lourds, et notamment d’arsenic, ainsi que des taux élevés d’édulcorants comme le sucralose », détaille l’INC dans son rapport, rendu public ce mardi 10 décembre.
La concentration d’arsenic, composé classé cancérogène avéré pour l’humain, est particulièrement préocupante puisqu’elle est 6,5 fois supérieure à celle présente dans une cigarette. La présence d’autres substances toxiques comme le plomb, l’antimoine et le formaldéhyde a aussi été révélée dans certaines marques de pouches.
Une interdiction « immédiate et explicite » demandée
En outre, le rapport révèle que toutes les marques minimisent sur les boîtes des pouches la teneur en nicotine, « avec un différentiel allant de 20 % à 73 % selon les marques ». Interrogée par France Inter, Emmanuelle Béguinot, directrice du Comité national contre le tabagisme souligne que c’est un vrai problème car « les fabricants de tabac présentent ces produits comme des produits d’aide à l’arrêt du tabac ». « En réalité, ce ne sont pas du tout des produits d’aide à l’arrêt du tabac, mais des produits qui confortent l’addiction à la nicotine », alerte-t-elle.
Ces données sont d’autant plus alarmantes que les pouches sont majoritairement consommés par les jeunes, qui apprécient leur goût sucré, obtenu en utilisant de fortes quantités de sucralose. « Pour masquer la sucreté de la nicotine, les fabricants ajoutent des arômes. Donc on recourt à des édulcorants avec un pouvoir sucrant très important pour finalement capter notamment les jeunes, puisque c’est vraiment la cible de ces produits », analyse Emmanuelle Béguinot.
Pour toutes ces raisons, 60 Millions de consommateurs et le Comité national contre le tabagisme réclament une action forte de la part du gouvernement. Dans une lettre adressée au Premier ministre et à la ministre de la Santé sortants, ils en appellent à « l’interdiction immédiate et explicite » des sachets de nicotine.
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