Pour 2025, Bruno Le Maire a trouvé un nouveau job
POLITIQUE – Après sept ans passés à Bercy, Bruno Le Maire entame une reconversion professionnelle très stratégique. L’ex-ministre de l’Économie a trouvé un nouveau travail au sein du groupe néerlandais ASML. À partir du 1er janvier 2025, il deviendra « conseiller stratégique extérieur » pour ce géant européen des semi-conducteurs. Selon la presse néerlandaise, l’entreprise réfléchit justement à ouvrir des usines en France, ce qui pourrait expliquer ce recrutement.
La Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) a estimé compatible, sous réserve, cette nouvelle activité professionnelle, d’après un avis rendu jeudi 19 décembre. L’ancien locataire de Bercy avait saisi cette autorité le 5 novembre d’une demande d’avis sur un « projet de modifier l’objet social de sa société par actions simplifiées (SASU) », baptisée 48 Jacob, afin de pouvoir « délivrer des prestations de conseil auprès de la société ASML Holding », précise la HATVP.
Par ailleurs, selon l’avis de la HATVP, la reconversion envisagée par Bruno Le Maire « est compatible avec les fonctions publiques qu’il a exercées, sous réserve de respecter certaines mesures de précaution destinées à prévenir le risque de mise en cause du fonctionnement indépendant et impartial de l’administration », écrit-elle.
Cette autorité administrative indépendante est notamment chargée de veiller à la compatibilité de l’exercice d’une activité rémunérée au sein d’une entreprise avec les fonctions de membre du gouvernement exercées au cours des trois années précédant le début de cette activité.
Elle ajoute que l’activité envisagée par Bruno Le Maire « n’apparaît pas de nature à faire douter du respect par l’intéressé de l’exigence de dignité, probité, intégrité et de prévention des conflits d’intérêts qui s’imposait à lui dans l’exercice de ses fonctions gouvernementales ».
S’abstenir de « représenter les intérêts » auprès du gouvernement
L’ancien locataire de Bercy devra respecter certaines mesures, notamment « s’abstenir » de « toute démarche, y compris de représentation d’intérêts » auprès de membres du gouvernement en exercice, ou qui l’étaient en même temps que lui. Il en va de même en ce qui concerne les membres de son cabinet, tant qu’ils sont encore dans l’exercice de leurs fonctions publiques, peut-on encore lire.
Cependant, cette reconversion soulève des interrogations éthiques, souligne le journal Le Monde. En rejoignant ASML, Bruno Le Maire pourrait en effet potentiellement faciliter l’accès du groupe aux financements publics prévus dans le cadre du plan France 2030, qu’il a contribué à élaborer. Bien que la HATVP ait imposé des restrictions, celles-ci ne s’appliquent pas à toutes les entités rattachées au Secrétariat général pour l’investissement, chargé de la mise en œuvre de ce plan.
Cette situation suscite des préoccupations quant à la transparence et à la prévention des conflits d’intérêts, notamment dans un contexte où l’ancien ministre a eu des échanges fréquents avec ASML lorsqu’il était en fonction.
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