Ces indices qui montrent que l’annonce du gouvernement Bayrou est imminente

POLITIQUE – Au sortir d’une séquence marquée par les bourdes successives du nouveau Premier ministre, la désolation à Mayotte, un déplacement pour le moins mouvement d’Emmanuel Macron sur place et l’attentat de Magdebourg en Allemagne, le couple exécutif composé du chef de l’État et de François Bayrou a vu sa fenêtre d’annonce de la nouvelle équipe gouvernementale se rétrécir. Le tout alors que le maire de Pau n’a cessé de le répéter : il communiquera des noms « avant Noël ».

Mais en ce weekend des samedi 21 et dimanche 22 décembre, la sphère politique s’est remise à bruisser, à mesure que les confidences glissées à la presse se diffusaient. Résultat : l’annonce paraît désormais imminente. Dans les colonnes de La Tribune dimanche, le président du groupe MoDem à l’Assemblée Marc Fesneau a ainsi martelé le message, assurant que la liste complète du gouvernement devrait être présentée « en une seule fois » et « avant Noël ».

Emmanuel Macron de retour à Paris

Ce fidèle de François Bayrou en a profité pour affirmer que « cela avance (…) La structuration des grands pôles ministériels est fixée ».

Et de fait, pour tenir le délai de « mardi soir », les options ne sont plus nombreuses. Lundi, il y a peu de chances qu’une communication politique ait lieu, en raison de la journée de deuil national décrétée par le chef de l’État pour les Mahorais, qui se relèvent à peine du traumatisme provoqué par le passage du cyclone Chido.

Reste ce dimanche 22 décembre, qui voit Emmanuel Macron rentre en France dans la matinée, après trois jours complets hors de l’Hexagone, à Mayotte, puis Djibouti et l’Éthiopie. Et le mardi 24, juste avant que la France ne plonge dans les fêtes de fin d’année.

En l’occurrence, avec le retour d’Emmanuel Macron sur le sol français, François Bayrou remplit une première condition. Surtout, samedi, il a obtenu un feu vert de taille, venu des Républicains. Après avoir échangé avec le Premier ministre, le chef des députés LR Laurent Wauquiez a confirmé samedi soir à ses troupes qu’il s’orientait vers une participation du parti au gouvernement, moyennant des engagements écrits du Premier ministre « avec des précisions sur la feuille de route ». Une déclaration qui faisait suite à un vote, un peu plus tôt, des sénateurs du parti qui se déclaraient eux aussi en faveur d’une entrée au gouvernement.

« Tout sauf confortable, mais… »

Si la participation de Bruno Retailleau au gouvernement était acquise, et que Laurent Wauquiez a décliné une entrée sans en faire un casus belli, la main tendue par François Bayrou a donc été acceptée. Ce que confirme le ministre de l’Intérieur démissionnaire dans Le JDD : « Rejoindre le gouvernement aujourd’hui est tout sauf confortable », y estime Bruno Retailleau. Mais « si la droite ne prend pas ses responsabilités, malgré les assurances reçues sur ses lignes rouges, alors François Bayrou n’aura d’autre choix que de se tourner vers la gauche. »

De ce côté de l’échiquier justement, après avoir été sèchement éconduit par une large majorité des composantes du Nouveau Front populaire, dont certains – à l’image du Premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure -, font même planer la menace de la censure, le locataire de Matignon a moins de choses à attendre. Mais quelques prises à faire, à l’image de l’ancien ministre socialiste François Rebsamen, 73 ans, qui a annoncé dans La Tribune dimanche être « prêt » à rejoindre le gouvernement, vantant sa « relation de confiance » de longue date avec François Bayrou.

Bien moins affirmatif, l’eurodéputé Raphaël Glucksmann a pour sa part évoqué des « concessions importantes » à faire à la gauche, notamment sur les retraites. Sur le sujet, le maire de Pau a accepté le principe d’ouvrir une réflexion pour revoir la réforme portant l’âge de la retraite à 64 ans, mais sans suspendre la réforme actuelle. Suffisant pour avancer vers un minimum de compromis ? La réponse n’a jamais été si proche.

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