Culture

Le plus effrayant dans « Nosferatu » avec Lily-Rose Depp, ce n’est pas son vampire

CINÉMA – Sortez les gousses d’ail et protégez votre cou : le terrible comte Orlok revient assoiffé de sang. Ce mercredi 25 décembre, ce n’est pas seulement Noël. C’est aussi la sortie au cinéma du nouveau long-métrage de Robert Eggers Nosferatu, remake du monument muet du même nom signé Friedrich Wilhelm Murnau il y a plus de cent ans.

Si l’on peut désormais entendre nos héros parler, l’histoire, elle, n’a pas beaucoup bougé. Fable gothique sur l’obsession d’un vampire pour une jeune femme tourmentée, le Nosferatu du réalisateur américain (The Northman, The Lighthouse) nous plonge en Allemagne, en 1838.

Thomas Etter (Nicholas Hoult), qui vient d’épouser l’élue de son cœur, est envoyé à l’autre bout de l’Europe, en Transylvanie, pour faire affaire avec un sinistre noble, désireux d’acheter une vieille bâtisse dans sa ville. Pourquoi ? Ça, il n’en sait encore rien. Mais à mesure qu’il avance dans son interminable (et inquiétant) périple, on tente de l’en dissuader.

Le comte Orlok serait malade. Pire, ce serait un monstre. N’allez jamais là-bas, lui dit-on. Thomas s’obstine, se perd, mais tombe comme par magie sur une calèche fantomatique. Il hésite, puis monte dedans. Arrivé à bon port, il est reçu par son hôte. Sans remarquer les dents aiguisées de ce dernier, le jeune entrepreneur signe le contrat, sans trop faire attention, là non plus, aux termes.

Découvrez ci-dessous la bande-annonce du film :

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Le comte Orlok se fait voler la vedette

Thomas s’est fait rouler. Et alors qu’il se retrouve vite inconscient enfermé dans le château en ruines, le jeune homme fait une autre découverte : le comte Orlok (Bill Skarsgård) est un vampire. Il lui faut vite quitter les lieux et retrouver son épouse, que cet infâme suceur de sang, avec qui elle semble avoir une connexion psychique, torture chaque nuit.

Classé au rayon horreur, Nosferatu de Robert Eggers risque bien de provoquer chez vous (comme ce fut le cas pour nous) quelques sursauts. Ce ne sera certainement pas à cause de son vampire, représenté ici sous les traits un peu grotesques d’un aristocrate costaud pourvu d’une grosse moustache. Mais plutôt de son héroïne, l’inquiétante Ellen.

Campée ici par une Lily-Rose Depp plus pâle que d’ordinaire, Ellen a mauvaise mine. C’est une femme fragile, froide et dérangée. Depuis de longues années, elle est hantée par un mal mystérieux qu’aucun médecin n’est encore parvenu à déchiffrer. Quand tombe la nuit, elle suffoque, hurle et frôle la mort.

Après le départ de son mari, la situation empire. Ses crises, qui non seulement semblent incurables, terrifient son entourage, et nous avec. On la voit se tordre de douleur dans son lit. Ses yeux se révulsent. Qui est-elle ? La fiancée de Satan ? On la dirait possédée. Il faut l’exorciser.

Lily-Rose Depp démoniaque

Très loin d’atteindre le classique de l’épouvante de William Friedkin, Nosferatu mise sur l’effet de surprise, grâce entre autres à de soudains gros plans sur le visage agonisant de son actrice, et sur lequel des larmes de sang coulent de ses yeux. « Je ne m’étais jamais vue si moribonde et démoniaque », témoigne Lily-Rose Depp dans les notes de production.

Avant d’ajouter : « l’apparence que Traci Loader (la cheffe maquilleuse, NDLR) m’a donnée quand je pénètre dans le monde des ténèbres est bluffante. Elle est parvenue à créer l’illusion que mon côté démoniaque vient de l’intérieur, et non d’un grimage extérieur. »

L’attention apportée à son personnage, caricature de la figure historique de « l’hystérie », n’est pas anodine. Elle s’est révélée être une force motrice pour Robert Eggers, selon qui l’héroïne n’est pas seulement victime du vampire : elle est aussi victime de la société sexiste du XIXe siècle attribuant à son sexe féminin les causes principales de sa folie.

Des tenues à la noirceur du jeu de Lily-Rose Depp, l’héroïne participe au sentiment d’effroi et d’oppression qui remplit le film. L’atmosphère « gloomy » et l’ambiance clair de lune y sont pour quelque chose. La musique, et ses touches gothiques, aussi. Attention, il n’y a peut-être pas que des morsures du vampire dont il faut avoir peur.

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