Le gouvernement Bayrou fait sa rentrée avant « l’Himalaya » à l’Assemblée
POLITIQUE – Une rentrée aux allures de veillée d’armes. Le gouvernement se retrouve, et se rencontre, ce vendredi 3 janvier pour le premier Conseil des ministres de l’ère François Bayrou à Matignon. Les nouveaux nommés et les fraîchement reconduits ont d’abord rendez-vous à 9 heures, Place Beauvau, au ministère de l’Intérieur, suivant la tradition chaque début d’année.
Tous se rendront ensuite au palais de l’Élysée à pied. Trois cents mètres à parcourir et l’occasion de montrer aux caméras l’image d’un gouvernement uni, soudé autour du Premier ministre, dans un contexte politique particulièrement périlleux. Le dirigeant centriste sera notamment accompagné de deux de ses lointains prédécesseurs à Matignon, Manuel Valls et Élisabeth Borne, désormais ministres des Outre-mer et de l’Éducation nationale.
Après cette photographie inédite, et la courte procession traditionnellement détendue, le gouvernement s’affichera au travail aux côtés du président de la République Emmanuel Macron. Car les urgences sont déjà là, et le premier « Himalaya » de difficultés va vite se dresser sur la route de l’exécutif.
Si l’ordre du jour de ce premier rendez-vous n’a pas été dévoilé, François Bayrou et ses ministres pourront difficilement passer à côté de nombreux dossiers brûlants, comme l’aide et la reconstruction à Mayotte après le passage dévastateur du cyclone Chido. Le projet de loi « d’urgence » pour l’archipel sera présenté la semaine prochaine et non ce jour, comme initialement annoncé, pour donner davantage de temps et de place aux élus locaux, selon l’entourage du Pyrénéen.
Grand oral à l’Assemblée, budget à préparer
Pour le gouvernement, la première étape majeure est à prévoir dans dix jours, le 14 janvier, au retour des députés dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale. Le Premier ministre, qui a donné peu de détail pour l’instant sur sa vision et sa feuille de route à Matignon depuis qu’il y a posé ses valises, prononcera sa déclaration de politique générale.
Deux jours plus tard, il sera contraint de se défendre contre une motion de censure portée par la France insoumise, et potentiellement certains de ses alliés. Une séquence cruciale, en ce qu’elle doit donner le cap et le ton de l’action de cette nouvelle équipe censée faire mieux que Michel Barnier et ses trois mois de légitimité rue de Varenne.
D’ici là, le chef du gouvernement et ses ministres doivent donc construire un ersatz de projet, susceptible tout à la fois de convaincre ses partenaires encore récalcitrants, comme Les Républicains, et d’amadouer le Rassemblement national de Marine Le Pen. Le début de semaines difficiles pour éviter le précipice.
Sans attendre ce premier col, le gouvernement doit également plancher en parallèle sur son projet de loi de Finances (et de financement de la Sécu.) La France, sans budget après le départ forcé de Michel Barnier, est effectivement tombée sous le coup de la « loi spéciale », le 1er janvier. Un texte purement technique, autorisant seulement le gouvernement à lever les impôts et dépenser les mêmes crédits qu’en 2024, sans les mesures nouvelles qui figuraient dans le PLF en préparation.
Depuis quelques jours, les nouveaux ministres de l’Économie et du Budget, Eric Lombard et Amélie de Montchalin, consultent l’ensemble des forces politiques à Bercy. Objectif ? Trouver la voie de passage pour franchir les embûches qui n’en finiront pas de se présenter à l’Assemblée. « Enfin, les ennuis commencent », disait François Bayrou quelques heures après sa nomination. On y est presque.
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