Le gouvernement vole au soutien de Retailleau, ciblé par Alger dans la crise avec Paris
POLITIQUE – Le gouvernement fait bloc. Le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot et la porte-parole du gouvernement ont tour à tour défendu leur collègue Bruno Retailleau, pris pour cible par Alger qui l’accuse de porter « l’entière » responsabilité de la brusque rechute dans les relations bilatérales.
Le ministre de l’Intérieur « est totalement indépendant » de l’affaire judiciaire à l’origine de la nouvelle crise entre l’Algérie et la France, et « il n’y a donc pas d’affaire Retailleau », a ainsi déclaré Sophie Primas ce mercredi 16 avril, lors du compte rendu du Conseil des ministres. Elle évoque une « escalade (…) regrettable car nous étions partis sur une relation un peu plus apaisée, un peu plus constructive ».
C’est l’arrestation d’un agent consulaire algérien, soupçonné de l’enlèvement d’un influenceur algérien exilé en France, qui a mis le feu aux poudres après un début d’accalmie. Alger a expulsé 12 agents français en rétorsion. Le président français Emmanuel Macron a riposté en annonçant le renvoi de 12 agents consulaires algériens et en rappelant pour consultations l’ambassadeur de France à Alger.
« Barbouzeries à des fins purement personnelles »
« Nous avons été surpris par le communiqué de presse de l’Algérie », a encore expliqué Sophie Primas en parlant d’une « décision du parquet national antiterroriste, totalement indépendante évidemment du gouvernement » et donc du locataire de la Place Beauvau. La veille, le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot usait des mêmes arguments pour défendre son collègue à l’Intérieur, malgré des visions parfois différentes sur le rapport de force vis-à-vis d’Alger.
« Bruno Retailleau n’a rien à voir avec cette affaire judiciaire », a-t-il souligné, en ajoutant : « La justice est indépendante. C’est une procédure judiciaire qui a été engagée depuis des mois et qui n’a rien à voir avec le dialogue (diplomatique) que nous avons réinitié » en mars avec les autorités algériennes.
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Il faut dire qu’Alger redouble de critiques ces dernières heures à l’égard du ministre de l’Intérieur français. Dans un communiqué, le ministère algérien des Affaires étrangères fustige par exemple l’attitude « affligeante » de Bruno Retailleau, l’accusant de « barbouzeries à des fins purement personnelles ».
Retailleau réagit
Le Vendéen, porte-voix d’une ligne de fermeté face à l’Algérie, notamment sur les questions migratoires, avec la présidence du parti Les Républicains en ligne de mire, est également ciblé violemment par la presse algérienne, comme l’a repéré BFMTV. Le quotidien L’Expression (proche du pouvoir) le décrit par exemple dans son édition ce mercredi comme étant « un monstre froid », « dégoulinant de haine et de racisme », « poussé par une haine tenace et un anti algérianisme maladif. ».
Interrogé par l’AFP, l’enseignant en géopolitique Adlene Mohammedi estime que le pouvoir algérien se sert du « un bras de fer » instauré par le ministre Français avec l’Algérie, pour en faire à son tour « une cible. » « Une manière de ne pas (viser) l’ensemble de l’État français » et « de se conserver une espèce de marge de manœuvre » pour dire : « on veut maintenir un canal de discussion avec l’Élysée et le Quai d’Orsay, mais tout ce qui a trait au ministère de l’Intérieur nous pose problème », poursuit-il.
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Le locataire de la Place Beauvau souligne de son côté (mardi sur CNews et Europe), que « c’est assez inédit qu’un régime étranger cible un ministre » français. Et de marteler, à nouveau : « Il est inadmissible que la France soit un terrain de jeu pour les services algériens. »
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