Santé

Un enfant sur 250 meurt avant un an : en France, la mortalité infantile augmente

SANTÉ – La France est l’un des pays de l’Union européenne les moins bien classés en la matière. Selon une étude de l’Insee publiée jeudi 10 avril, la mortalité infantile a continué d’augmenter en 2024 avec 2 700 enfants de moins d’un an décédés.

Depuis 2011, ce taux de mortalité infantile a « légèrement augmenté », passant de 3,5 décès pour 1 000 enfants nés vivants à 4,1 pour 1000 en 2024, précise l’Institut national de la statistique et des études économiques.

« Cela signifie qu’un enfant sur 250 meurt avant son premier anniversaire », développe l’Insee. « Un quart de ces décès ont lieu le jour de la naissance, la moitié entre 1 et 27 jours de vie, un quart dans la période post-néonatale, qui survient de 28 jours à moins d’un an », ajoute l’institution.

Certains enfants sont plus exposés que les autres à la mortalité infantile. C’est le cas des garçons, qui présentent un risque plus élevé de complications à la naissance et qui sont davantage touchés par les maladies génétiques que les filles. Ils risquent ainsi 1,2 fois plus que ces dernières de mourir avant l’âge d’un an.

Les enfants issus d’un accouchement multiple, comme des jumeaux ou des triplés, risquent eux cinq fois plus de mourir avant l’âge d’un an que les autres enfants. Le « risque est aussi plus élevé pour les mères très jeunes ou très âgées, les employées, les ouvrières, les inactives », ajoute l’Insee. En revanche, il est « plus faible pour les mères âgées de 26 ans à 37 ans ».

La création d’un registre national de la mortalité sur le tapis

Les départements d’outre-mer sont également plus durement frappés, « la pauvreté y étant plus répandue, ce qui peut influencer la santé de l’enfant ». De plus, les femmes y connaissant « davantage de problèmes de santé ».

Comment expliquer ces chiffres en hausse malgré les progrès de la médecine ? Selon le rapport, ces avancées ont permis à des enfants qui seraient autrefois mort-nés, et donc non comptabilisés dans les naissances vivantes, « de survivre pendant quelques heures ou jours après la naissance, ont pu avoir un léger impact sur la hausse de la mortalité infantile depuis 2011 ».

La France connaît depuis 2015, un taux de mortalité infantile supérieur à la moyenne de l’Union européenne : en 2023, il a atteint 3,3 pour mille en moyenne dans l’UE, contre 4 pour mille en France, selon l’Insee. En 2022, la France se classait au 23e rang sur les 27 États de l’Union européenne en termes de mortalité infantile, selon une étude de l’Institut national d’études démographiques (Ined) publiée en mars.

Face à cette tendance continue, la ministre de la Santé Catherine Vautrin a annoncé lundi son souhait de « créer un registre national de la mortalité infantile » afin de connaître « précisément les causes » de cette augmentation.

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