Divertissement

Pain au chocolat ou chocolatine ? Meta veut que son IA fasse enfin la différence

INTELLIGENCE ARTIFICIELLE – On attend de voir, mais Facebook devrait vous demander si vous êtes allé « faire de l’essence » si vous habitez le sud-ouest, et ça, c’est une sacrée victoire technologique. Ce mardi 15 avril, la maison mère du réseau social (mais aussi d’Instagram et WhatsApp) a annoncé que les données des utilisateurs européens allaient désormais servir à entraîner son IA… Avec un objectif qui peut surprendre.

Meta entraîne son IA, explique le blog du groupe, pour qu’elle puisse « comprendre les incroyablement diverses nuances et complexités qui forment les communautés en Europe ». Autrement dit, entre un utilisateur de Paris et de Cracovie, il n’y a pas que la langue qui change. Entre un internaute de Brest et un autre de Bourg-en-Bresse non plus.

« Cela va des dialectes et des expressions familières aux connaissances hyperlocales, en passant par les différentes manières dont les pays utilisent l’humour et le sarcasme sur nos produits », précise encore l’entreprise. Ne comptez plus sur l’IA pour ne pas saisir lorsque vous lui lancerez un « Sur un malentendu ça peut marcher » (Les Bronzés font du ski, faut-il le rappeler) ou un bien senti « Biloute ! » (on vous laisse vous souvenir, ne dites rien les gens du nord). Tout ça, ce sera grâce à vous et à vos données. Mais lesquelles ?

Une longue pause avant de lancer le programme

Ici, le géant américain est clair : son IA ne sera pas entraînée avec vos messages privés, pourtant source certaine d’expressions régionales et locales savoureuses. Non, seules vos données publiquement disponible (statut…) ou vos échanges avec son IA existantes serviront à nourrir les algorithmes. Et quand bien même vous souhaiteriez ne pas participer, un lien vous sera envoyé, dès le début du programme, pour refuser purement et simplement de voir vos données utilisées. Un bel effort de transparence, à la suite d’un long bras de fer.

Dès juin 2024 en effet, Facebook avertissait que nos données allaient servir à nourrir son intelligence artificielle, en assurant – déjà – que les messages privés ne seraient pas inclus, mais c’était à peu près tout. Il a fallu l’activisme de l’ONG viennoise NYOB (la « Quadrature du net » version autrichienne) pour pousser les autorités d’Irlande, où se trouve le siège de Meta, à s’intéresser au programme. La société de Mark Zuckerberg a dû alors démontrer qu’elle était, avec cette initiative, en conformité avec la RGPD, qui assure la sécurité et l’anonymat des donnés des internautes européens, et a mis en pause le programme en attendant.

Presque un an plus tard, la nouvelle mouture est donc là, avec des ajustements : des informations beaucoup plus précises sur la nature du programme qui, on le rappelle, servira officiellement à distinguer pain au chocolat et chocolatine, mais aussi le fameux formulaire d’« Opt-out » qui sera proposé d’emblée, et non pas caché dans un onglet des paramètres du site.

Une fois déshabillé de sa communication sur les 50 nuances de dialectes qui font l’Europe et ses microrégions, le programme de Meta n’est autre qu’un entraînement sur les données de ses utilisateurs, à l’image de ce que fait Google. En excluant, comme le fait Gmail avec le courrier et les fichiers privés, les aspects les plus intimes de nos vies. Si d’aventure vous confiez des secrets à l’IA de Facebook lors d’un accès de solitude, c’est en revanche à vos risques et périls.

À voir également sur Le HuffPost :

La lecture de ce contenu est susceptible d’entraîner un dépôt de cookies de la part de l’opérateur tiers qui l’héberge. Compte-tenu des choix que vous avez exprimés en matière de dépôt de cookies, nous avons bloqué l’affichage de ce contenu. Si vous souhaitez y accéder, vous devez accepter la catégorie de cookies “Contenus tiers” en cliquant sur le bouton ci-dessous.