Il faut voir ce film pour savoir comment va se passer la succession du pape François
CULTURE – L’Église catholique a perdu celui qui était à sa tête depuis 12 ans. Jorge Mario Bergoglio, ancien archevêque de Buenos Aires, avait pris le nom de François lors de son élection en 2013. Après sa mort ce lundi 21 avril à l’âge de 88 ans, les cardinaux vont devoir élire son successeur. Et cela se passera, peu ou prou, comme dans le film Conclave sorti en décembre dernier. Du moins sur la forme.
Conclave (désormais disponible sur toutes les plateformes en VOD) est l’un des longs-métrages les plus en vue de ces derniers mois. En cause notamment, une pluie de nominations aux multiples cérémonies du début d’année. Nommé huit fois aux Oscars, le film d’Edward Berger a remporté le prix du meilleur scénario adapté, le même qu’il avait empoché quelques semaines plus tôt aux Golden Globes. Le long métrage a gagné aussi quatre Baftas dont celui du meilleur film.
Ces cérémonies avaient été l’occasion pour le casting d’adresser un message au pape qui se luttait alors contre une pneumonie. Comme ce 23 février à Los Angeles lors de la soirée des SAG Awards. « Avant tout, nous voudrions souhaiter au pape François un rétablissement rapide », avait déclaré Isabella Rossellini alors qu’avec John Lithgrow, Ralph Fiennes et Sergio Castellitto, elle avait remporté le prix de la meilleure distribution, le plus convoité de la compétition.
Le film, construit comme un thriller, débute avec la mort soudaine du pape. Pour organiser sa succession, c’est le cardinal Lawrence qui est chargé de réunir le conclave. Le religieux incarné par Ralph Fiennes est alors confronté à une série de découvertes qui vont bouleverser le déroulement de l’élection.
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Les couloirs du Vatican se révèlent être un nid de vipères, les coups bas et complots se multipliant à voix basse. Le scrutin est « un champ de bataille entre des agendas politiques et des personnalités rivales, ne laissant aucun candidat à l’abri », a résumé l’acteur Ralph Fiennes aux SAG Awards.
Comment se passe vraiment un conclave ?
Mais ce qui se déroule dans Conclave relève bien évidemment de la fiction. Car d’un conclave, on ne connaît que les ressorts officiels, et pas ce qui se joue en coulisses ni derrière les portes fermées de la chapelle Sixtine. Car oui, comme son nom l’indique, un conclave est une réunion qui a lieu « sous clef – cum clave en latin. »
Comme le rappelle La Croix, le conclave a été instauré en 1274 par l’Église catholique. Aujourd’hui, ce sont un maximum (théorique) de 120 cardinaux électeurs âgés de moins de 80 ans qui participent au conclave. Ils sont convoqués au Vatican et doivent s’y rendre entre 15 et 20 jours après le décès, ou la démission dans le cas de Benoît XVI par exemple, du pape en exercice. Ces semaines sont pour les cardinaux réunis à Rome une première occasion d’échanger sur leurs visions respectives de l’Église et ses évolutions nécessaires.
Une fois tous les cardinaux réunis, le conclave commence en respectant la règle du secret absolu. Les électeurs n’ont ainsi aucun contact avec l’extérieur, ni accès à aucun moyen d’information ou de communication. Ils sont même surveillés durant leurs trajets entre la maison Sainte-Marthe où ils logent et la chapelle Sixtine. Le camerlingue, cardinal du siège pontifical en charge de gouverner en attendant l’élection d’un nouveau pape (le cardinal Lawrence joué par Ralph Fiennes dans Conclave), doit même d’après le site officiel de l’Église catholique, vérifier qu’aucun micro n’a été posé dans l’enceinte de la chapelle Sixtine.
Le vote des cardinaux
Le déroulement d’un conclave est ensuite fixe. Dès le début de celui-ci et après avoir prêté serment de ne jamais rien révéler des échanges du conclave, les cardinaux votent une première fois à bulletin secret manuscrit. Théoriquement, aucun cardinal n’a le droit de voter pour lui-même (contrairement au film donc). Pour voir son nom figurer sur un bulletin de vote du conclave, il n’est en principe pas nécessaire d’être cardinal, ni même dans les ordres, seul le baptême est indispensable. C’est cependant un prérequis tacite depuis plusieurs siècles.
Après le tout premier dépouillement, les cardinaux revotent une seconde fois si aucun nom n’a obtenu les 2/3 des votes nécessaires à l’élection. Puis, à partir du 2e jour du conclave et sur une durée indéterminée, ils votent deux fois le matin et deux fois l’après-midi. Lorsque le vote n’est pas concluant, une fumée noire est évacuée par une grande cheminée à l’extérieur du Vatican. Lorsque la majorité des deux-tiers a été atteinte, une fumée blanche s’en dégage, c’est le fameux « Habemus papam – Nous avons un pape en latin ».
En 2013, lors du concave qui a suivi la démission de Benoît XVI, Jorge Mario Bergoglio avait été élu après seulement cinq tours de scrutins, au 2e jour du conclave. C’est l’un des plus courts de l’histoire de l’Église catholique, avec celui de Benoît XVI en 2005, celui de Jean-Paul 1er en 1978 et celui de Pie XVII en 1939.
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