En plein championnats d’Europe de judo, Romane Dicko a fait parler ses talents de couturière

SPORT – Caméra embarquée dans les coulisses du judo français. C’est une sacrée péripétie qu’a rapportée la judokate française Romane Dicko ce jeudi 24 avril, en marge des championnats d’Europe de judo à Podgorica, au Monténégro. Une histoire qui commence par une phrase pour le moins surprenante : « Non mais les gars, vous devinez pas quoi. La Fédération qui m’appelle. Ils me disent : le dossard (du kimono bleu) de Joan-Benjamin (Gaba) il s’est déchiré ».

À partir de cet appel de la Fédération Française de Judo, c’est une véritable course contre la montre qui a débuté pour la jeune championne française, déjà détentrice de deux médailles d’or et deux médailles de bronze aux Jeux olympiques. Sauf que cette fois, ce n’est pas sur les tatamis que son talent a été mis à contribution.

Comme elle l’explique dans une vidéo en caméra embarquée dans cette aventure peu banale, son coéquipier français avait besoin d’un kimono bleu en parfait état pour éviter une disqualification gênante. « Donc là, il va combattre en (kimono) blanc, au prochain tour il combat en bleu », explique-t-elle, tout en précisant dans les sous-titres qu’« on ne peut pas combattre si le dossard est déchiré ».

En prévision de son prochain combat, il a donc été demandé à l’athlète française de sauver la situation. « Il faut qu’on puisse coudre son kimono, donc là, je vais foncer à l’hôtel coudre le kimono de Joan », explique-t-elle. Il faut en effet rappeler que la Française de 25 ans est une passionnée de couture, au point d’y dédier un compte Instagram secondaire, sous le nom de « Roro la couturière ». Et de se déplacer au Monténégro avec sa machine à coudre dans son sac.

« C’est bon, ils ont réussi ? »

Une fois arrivée à son hôtel, le stress ne redescend pas puisque la jeune femme ne sait pas exactement quand Joan-Benjamin Gaba sera appelé sur le tatami pour son combat en bleu. D’autant plus que sa machine n’« est pas du tout adaptée pour coudre un kimono », un vêtement « très épais » comme elle le déplore entre deux retouches. « Quand il y a urgence, il n’y a pas le choix », finit-elle par lâcher.

« Dossard cousu, plus de trou ! ». Après un rafistolage express et un retour en quatrième vitesse dans l’enceinte sportive où se déroulent ces championnats d’Europe. Partie à 11h49, elle est finalement revenue sur place à 12h23. « C’est bon, ils ont réussi ? », lui demande Joan-Benjamin Gaba, absolument pas au courant du dévouement de Romane Dicko. « Mais c’est moi qui suis partie le coudre ! », lui a-t-elle répondu, amusée.

« Jure ? Arrête ! Oh merci Romane, je ne savais pas, purée t’es chaude », a-t-il réagi spontanément. Quelques minutes plus tard, Joan-Benjamin Gaba s’est finalement incliné dans son kimono bleu en quart de finale. Avant un repêchage qui lui a finalement permis de remporter la médaille de bronze en -73 kg. Ironie du sort, c’est en blanc que le judoka français s’est octroyé la troisième place. Sous les yeux et les encouragements de Romane Dicko, évidemment.

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