Politique

Désormais, c’est au Sénat que la minute de silence pour Aboubakar Cissé pose problème

POLITIQUE – Rarement quelques secondes de silence n’avaient fait autant parler. Après l’Assemblée nationale, c’est au tour du Sénat de plonger dans la polémique en refusant qu’une minute de silence soit accordée à Aboubakar Cissé, 22 ans, tué dans une mosquée de La Grand-Combe (Gard) le 25 avril parce qu’il était musulman.

À l’initiative du groupe écologiste, la demande a été faite ce mercredi 30 avril à Gérard Larcher, président du Sénat. « Il a répondu que les minutes de silence sont réservées aux graves événements », regrette l’élue Mélanie Vogel sur BlueSky. Ajoutant : « C’est, depuis le Parlement, un crachat à la figure de tous les musulmans de ce pays. J’ai honte. »

La veille, le même sujet avait enflammé le Palais Bourbon. La gauche unie avait bien demandé la tenue d’une minute de silence, mais cette requête avait été rejetée dans un premier temps par Yaël Braun-Pivet. Le NFP dans son ensemble avait mis la pression pour que la présidente de l’Assemblée revienne sur sa décision, estimant qu’il s’agissait d’un « scandale » et d’une « honte absolue ». Une minute de silence a finalement pu être respectée, en l’absence notable de nombreux députés RN.

Au Sénat, Gérard Larcher argue que la règle est différente. « Nous n’observons de minutes de silence que pour la disparition de sénateurs ou de graves événements », a-t-il déclaré sur BFMTV, citant l’exemple « d’attentats terroristes ». « En préambule de la séance de questions au gouvernement [ce 30 avril], je ferai une déclaration rappelant ce qui a parsemé cette période », a-t-il assuré.

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« Ne pas hystériser les choses », répond Larcher

Une façon de noyer le poisson en mélangeant plusieurs affaires, puisque le président du Sénat fera référence non seulement au meurtre islamophobe du Gard, mais aussi à l’agression d’un rabbin à Orléans le 22 mars et à l’attaque au couteau mené par un élève dans un lycée privé de Nantes jeudi 24 avril.

« C’est un moment où il ne faut pas hystériser les choses, mais rappeler à chacun que nous avons une responsabilité d’être ensemble, de vivre ensemble et d’apporter des réponses », a-t-il justifié. En lien avec le « message de paix » légué selon lui par le pape François, Gérard Larcher veut faire « réfléchir [s]es collègues au début des questions au gouvernement ». Une réflexion oui, un recueillement non.

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