Politique

Les « cahiers de doléances » rédigés après les « gilets jaunes » désormais ouverts à tous

GILETS JAUNES – Il y a 6 ans, des Français ont noirci plus de 450 000 pages de colère et de désespoir. Le gouvernement a décrété mercredi l’ouverture à tous les citoyens des archives des cahiers de doléances rédigés lors du Grand Débat national de 2019, intervenu après la crise des « gilets jaunes ». Ils seront accessibles dès ce vendredi 2 mai, a précisé Emmanuel Macron au journal La Croix et à la radio RTL.

« Dès ce vendredi, chacun pourra se rendre dans un centre d’archives départementales ou aux Archives nationales sans contrainte particulière pour une consultation des cahiers », a expliqué le président de la République. Il précise à nos confrères qu’ils seront aussi accessibles en ligne « courant 2026 ».

Cette consultation citoyenne, entre le 15 janvier et le 15 mars 2019, avait été la réponse d’Emmanuel Macron à un vaste mouvement populaire de contestation, fin 2018, contre la vie chère, la casse des services publics, les inégalités et les lacunes de la démocratie.

Pratique jusqu’ici réservée aux chercheurs

Dans un arrêté publié au Journal officiel mercredi, le ministère de la Culture indique que les cahiers citoyens peuvent être consultés, mais également « les contributions individuelles ou collectives, les questionnaires remplis auprès des stands de proximité, et les comptes rendus de réunions d’initiative locale ».

Le ministère a précisé à l’AFP que cela signifiait de pouvoir « consulter sur place ou obtenir une copie de ces documents, dont les originaux sont conservés aux Archives départementales et une version numérique aux Archives nationales ». Cette consultation était jusqu’ici réservée aux chercheurs.

Un « trésor national »

L’Assemblée nationale avait adopté le 11 mars, à l’unanimité, une résolution appelant le gouvernement à ouvrir ces archives à tous. L’exercice démocratique du Grand Débat, inédit à l’époque moderne, a abouti au recueil de « 19 000 cahiers citoyens », un « trésor national », affirmait la députée écologiste de la Drôme Marie Pochon, à l’origine de cette résolution.

Si nombre d’élus demandent que ces cahiers de doléances soient intégralement mis en ligne, le gouvernement souhaite d’abord anonymiser les contributions, un travail de longue haleine qui est en cours.

L’ouverture aussi rapide d’archives à tous, sans dérogation, « est exceptionnelle mais se justifie par le sens de l’intérêt général qui a entouré le Grand Débat national et par le caractère public des contributions à l’époque », a précisé le ministère de la Culture à l’AFP. Le délai légal pour des archives de ce type est de 50 ans.

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