Élisabeth Borne fixe une stratégie pour former plus de femmes scientifiques
POLITIQUE – Les lycées sont appelés à « encourager les filles à choisir et conserver » les maths dans leur cursus. Dans un entretien aux Échos, la ministre de l’Éducation nationale Élisabeth Borne a fixé ce mardi 6 mai un objectif de 50 % de filles dans la spécialité mathématique en terminale en 2030, contre 42 % actuellement, dans le cadre d’un plan « Filles et maths » visant à féminiser les filières scientifiques.
« Je veux créer des classes aménagées maths et sciences en 4e et 3e. Ces dispositifs existent aujourd’hui pour la musique ou le théâtre et l’objectif est de développer aussi la culture scientifique et technique », a-t-elle précisé sur France Inter ce mercredi 7 mai.
« On va expérimenter dans cinq académies dès la rentrée et on veut généraliser, avec au moins une classe de ce type dans chaque département, à la rentrée suivante », a-t-elle souligné. Les académies concernées sont celles d’Amiens, de Bordeaux, de Martinique, de Nancy-Metz et de Normandie.
Ces classes permettraient « d’avoir des activités supplémentaires pour découvrir les sciences, les maths autrement avec des chercheurs, des partenaires, que les chefs d’établissements et les recteurs sont en train de rechercher » et « de pouvoir sensibiliser des jeunes à la recherche, à l’expérimentation dans les sciences », a exposé Elisabeth Borne.
La ministre reprend par ailleurs à son compte « l’objectif » d’un rapport des inspections générales qui préconise au moins 20 % de filles dans chaque classe préparatoire scientifique en 2026 et 30 % en 2030.
Le but est de « renforcer la place des femmes dans les filières d’ingénieur et du numérique. Il faut que les filles choisissent davantage la spécialité maths en première, qu’elles la conservent en terminale et qu’elles prennent en plus l’option maths expertes (choisie par seulement 33 % de filles, NDLR) », affirme la ministre dans cette interview aux Échos.
Sensibiliser et former les professeurs
Une étude du ministère de l’Éducation publiée en mars a montré que les filles restent sous-représentées dans les matières scientifiques en terminale générale, en sciences de l’ingénieur ou sciences informatiques et numériques (15 % dans les deux cas), en éducation physique (32 %) et, dans une moindre mesure, en mathématiques (42 %) et physique-chimie (47 %).
Une « première marche » de 5 000 filles supplémentaires est prévue dès la prochaine rentrée, a-t-elle précisé.
L’instauration de quotas, terme que la ministre n’utilise pas, est une recommandation de longue date du Haut conseil à l’égalité. Dans son rapport de 2023 portant sur l’invisibilisation des femmes dans le numérique, le HCE avait préconisé d’imposer des quotas de 50 % de filles dans les spécialités scientifiques (mathématiques, physique) et 30 % minimum en NSI (numérique et sciences informatiques) au lycée.
Le premier « pilier » du plan « Filles et maths » présenté par la ministre est « de sensibiliser et de former tous les professeurs dès la rentrée 2025, du primaire au lycée ». Ce plan à destination des 370 000 professeurs des écoles, 24 000 profs de maths de collège et 12 000 de lycée, devra permettre par exemple que les filles soient plus souvent interrogées en cours de mathématiques, même si elles ne lèvent pas la main.
La dernière étude internationale TIMSS (Trends in International Mathematics and Science Study), publiée en décembre, a fait le constat que les élèves français en CM1 et en quatrième restent parmi les moins bons de l’Union européenne en maths et sciences, avec une hausse de l’écart entre filles et garçons en fin d’école élémentaire. Cet écart est le plus important des pays de l’UE.
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