Culture

Star non-binaire, Bella Ramsey donne son avis sur le débat des prix genrés à Hollywood

SÉRIES TÉLÉ – Faut-il abandonner les prix genrés pour les acteurs et les actrices aux Oscars, Golden Globes et autres cérémonies hollywoodiennes ? À ce débat présent depuis plusieurs années dans l’industrie du cinéma et de la télévision, Bella Ramsey, star non-binaire de la série The Last of Us, a apporté quelques éclairages, ce mardi 6 mai.

Dans le dernier numéro du podcast de Louis Theroux, Bella Ramsey – qui utilise le pronom « they » (« iel », en français) pour se définir – juge « vraiment très important que nous conservions les catégories masculine et féminine » afin « que la reconnaissance des femmes dans le milieu du cinéma soit préservée ».

Bella Ramsey ne s’identifie ni au genre masculin ni féminin. Même si cette qualification ne lui correspond pas, iel se sent encore à l’aise pour apparaître dans la catégorie « meilleure actrice », comme ce fut le cas aux Emmy Awards en 2023, puis aux Golden Globes en 2024. « Je n’ai pas l’impression que c’est une attaque à mon identité », explique l’interprète d’Ellie dans la série phénomène de HBO.

Avant d’ajouter : « Pour être honnête, j’ai plus grandi en tant que petit garçon que petite fille. Je me suis toujours senti plus proche du spectre masculin. Et en ce moment, je n’ai pas l’impression d’avoir accès à la féminité. » Comme le précise ailleurs Bella Ramsey, la non-binarité n’est pas une « mode », cela recouvre un ensemble d’identités qui ne se reconnaissent pas dans un genre, féminin ou masculin.

Berlinale, MTV Movie Awards…

Un témoignage qui apporte une réflexion supplémentaire sur le sujet des récompenses genrées, débat sur lequel plusieurs cérémonies et festivals ont déjà statué. Comme les Gotham Awards en 2021, les organisateurs de la Berlinale ont annoncé un an plus tôt mettre en place un prix d’interprétation ne faisant aucune distinction entre les hommes et les femmes.

L’idée ? Amener à « une prise de conscience plus équitable des genres dans l’industrie du cinéma ». Jamais un festival de cette envergure n’avait pris une telle décision. Déjà mise en place par les MTV Movie Awards depuis 2017, la résolution est demandée depuis longtemps par certaines personnalités du milieu, comme la révélation de la série Billions Asia Kate Dillon, ouvertement non-binaire.

Un avis partagé par Emma Watson qui, en 2020, a déclaré : « il n’y a pas besoin de séparer les performances en deux catégories. L’empathie et la faculté à utiliser son imagination ne devraient pas avoir de limite. »

Pour d’autres, cela pourrait faire plus de mal que de bien, et notamment aux femmes, qui sont déjà sous-représentées dans les nominations. Preuve à l’appui : la catégorie reine de la meilleure réalisation aux Oscars, en 2025, ne comportait qu’une réalisatrice, Coralie Fargeat. Les quatre autres films étant réalisés par des hommes, à savoir Brady Corbet, Jacques Audiard, Sean Baker et James Mangold.

Les réalisatrices, grandes absentes des Oscars

« Il est évident que j’aimerais voir beaucoup plus de femmes nommées pour qu’il y ait une parité entre les sexes dans tous les domaines et toutes les branches. Et je pense que nous y arrivons. Cependant, nous n’y sommes pas encore », déclarait en 2023 l’actrice Jamie Lee Curtis, selon qui l’arrêt de la distinction des genres pourrait réduire « les opportunités pour davantage de femmes ».

En 2023, les Spirit Awards – cérémonie américaine dédiée aux films et séries indépendantes – ont tenu leur première édition de remise de prix non genrés dans les catégories d’interprétation. Trois des quatre trophées ont finalement été remportés par des femmes (Michelle Yeoh, Quinta Brunson et Ayo Edebiri).

Un exemple intéressant, mais isolé. Aux Oscars, Kathryn Bigelow et Chloé Zhao sont les seules femmes à avoir remporté la statuette de la meilleure réalisation. La première, en 2010, la seconde, en 2021. En France, la situation n’est pas très éloignée avec les César, où Justine Triet est devenue seulement la deuxième cinéaste à décrocher le prix de la meilleure réalisation en 2024 pour Anatomie d’une chute, près d’un quart de siècle après Tonie Marshall pour Vénus Beauté (Institut) en 2000.

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