Si le G7 se passait comme dans l’excellent « Rumours » avec Cate Blanchett, ce serait très drôle
CINÉMA – Dans la famille des ovnis du cinéma, je voudrais Rumours, nuit blanche au sommet. Le long métrage de Guy Maddin, Evan Johnson et Galen Johnson est l’un des plus étranges de l’année, mais sans doute aussi l’un des plus drôles. Le film avec Cate Blanchett et Denis Ménochet parodie un week-end de G7 qui vire au cauchemar. On a beaucoup, beaucoup ri.
Prenez sept dirigeants politiques caricaturaux, isolez-les dans la forêt d’un château en Allemagne, ajoutez une bonne dose de kitsch, saupoudrez généreusement de surnaturel horrifique, arrosez le tout de situations cocasses, de comique de répétition et de dialogues à la serpe. Et vous obtenez ce film presque impossible à décrire, mais qu’on n’a pas oublié depuis sa présentation au Festival de Cannes en 2024.
Rumours, nuit blanche au sommet suit le sommet du G7 organisé en Allemagne par la Chancelière allemande Hilda Ortmann (Cate Blanchett). Les participants sont censés rédiger une déclaration commune dans le cadre d’une crise dont on ignore tout. Retirés sous un petit belvédère pour dîner, les dirigeants brassent de l’air et n’ont comme idées lumineuses que des banalités.
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La soirée bascule lorsqu’ils se rendent compte qu’il n’y a plus personne dans la résidence et qu’il se passe des phénomènes très étranges. Et c’est un très savoureux n’importe quoi.
Les caricatures politiques de Rumours
L’un des éléments les plus hilarants du film, ce sont les personnages eux-mêmes et les caricatures qu’ils représentent. D’ailleurs, le président français joué par Denis Ménochet ne manque pas de le remarquer lors de l’un de ses nombreux monologues pompeux.
Le Premier ministre canadien (Roy Dupuis) est un bellâtre sensible avec un man bun. Le Prédisent du Conseil italien (Rolando Ravello) a de la charcuterie dans ses poches et pas grand-chose à dire. Le président américain (Charles Dance) est un vieillard qui se croit au-dessus de tout. « Passe encore pour le président de la Ve République de se faire pousser dans une brouette, mais moi je suis le président de la première puissance mondiale », lance-t-il notamment.
La Chancelière allemande veut tenter de garder le contrôle. La Première ministre britannique (Nikki Amuka-Bird) est la seule à vouloir travailler. Et son homologue japonais (Takehiro Hira) ne parle pas pour ne rien dire. Sans oublier la présidente de la Commission européenne (Alicia Vikander) qui n’arrive à se faire comprendre de personne.
Les échanges entre eux sont tantôt vifs et piquants, tantôt absurdes, toujours très justes. Difficile de ne pas rire aux éclats quand tous se moquent ouvertement du Premier ministre canadien. « Tu ne peux pas sauver le monde Maxime. Tu ne peux même pas sauver tous les Canadiens. Essaye de prendre soin de toi d’abord », lui souffle Hilda.
Des politiques qui, pour la plupart, connaissent tout de même leurs dossiers, se lançant à un moment dans une battle de « traités » en pleine forêt. « Mais pas Maastricht, non, Maastricht ce serait trop compliqué. »
Addition de parodies
Juste ça, cela aurait déjà suffi à créer une comédie délicieuse. Mais Guy Maddin, Evan Johnson et Galen Johnson sont allés plus loin que la simple satire politique. Très vite, le film devient une parodie de plein d’autres choses. Et notamment de soap opera, de survival movie, de film d’horreur, ou encore de thriller de science-fiction.
À coups de fondus enchaînés poussifs, de ralentis appuyés, de musiques tantôt lancinantes, tantôt dramatiques, les réalisateurs nous emmènent dans une aventure totalement rocambolesque.
On vous l’accorde, cela va sans doute en laisser certains dubitatifs, car il faut accepter de se laisser embarquer dans ce tourbillon complètement fou qui vire souvent au grand n’importe quoi. Ce qui est certain en tout cas, c’est que lors du prochain sommet du G7 à Kananaskis dans la province de l’Alberta au Canada le 15 juin prochain, on regardera les photos de groupe des dirigeants avec un œil amusé.
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