Gabriel Attal et Élisabeth Borne s’accrochent via Instagram sur le harcèlement scolaire
POLITIQUE – Nouvel épisode de la guerre à distance à laquelle se livrent Gabriel Attal et Élisabeth Borne depuis plusieurs mois. Les deux anciens Premiers ministres, qui ont toujours entretenu des relations plutôt fraîches, se sont écharpés le 7 mai sur Instagram sur fond de lutte contre le harcèlement scolaire.
Tout a commencé par la publication d’une vidéo du patron des députés Renaissance. Face caméra, il dénonce le retour en classe de deux lycéens de Saint-Tropez, exclus de leur établissement pour avoir harcelé d’autres élèves. « C’est injuste. Cette décision va complètement à rebours de la prise de conscience qu’il y a eue », y déclare-t-il, insistant sur un décret pris « dès [s]on arrivée au ministère de l’Éducation nationale » qui veut que ce soit à l’élève harceleur de quitter son établissement, et non à celui harcelé.
Dans ce cas précis, les parents des élèves exclus ont fait appel et obtenu gain de cause de la part du rectorat, qui a autorisé la réintégration. Qu’importe pour Gabriel Attal, qui demande aux internautes d’interpeller le ministère de l’Éducation nationale sur Instagram. Une pratique assez étonnante pour celui qui connaît personnellement la ministre en charge de ce portefeuille… qui n’est autre qu’Élisabeth Borne !
L’ancienne cheffe du gouvernement n’a pas manqué de lui répondre. Sur un ton mi-agacé mi-mielleux (qu’on peut qualifier de passif-agressif), la ministre a rappelé : « Cher Gabriel, le plan interministériel de lutte contre le harcèlement que j’ai lancé comme Première ministre et que tu as mis en œuvre en tant que ministre se poursuit. Il est entre de bonnes mains, je te rassure ! »
Les plus observateurs auront remarqué que le sous-entendu de son message est limpide : elle avait décidé, il avait exécuté. À chacun son rôle. Il faut dire qu’en septembre 2023, Élisabeth Borne, alors Première ministre, avait effectivement présenté un plan de lutte interministériel contre le harcèlement scolaire, estimant alors qu’il s’agissait d’une « priorité absolue » pour son gouvernement.
Borne et Attal, un duel qui dure
Parmi les troupes présidentielles, dont certaines sont citées par Politico, le malaise est réel. Deux anciens Premiers ministres, qui ont la particularité d’avoir été en charge du même portefeuille rue de Grenelle, qui étalent leurs désaccords au grand jour ? L’image n’est pas terrible, d’autant que les soupçons en « coup de com’ » pèsent sur Gabriel Attal.
À vrai dire, ces deux-là ne se sont jamais vraiment entendus. Ils ne masquent plus leurs divergences, encore récemment sur l’organisation du parti Renaissance, sur un éventuel rapprochement avec le MoDem ou sur des arbitrages faits par le ministère de l’Éducation nationale. Rappelons aussi qu’ils étaient tous les deux en lice pour briguer le poste de secrétaire général du parti fondé par Emmanuel Macron. Avant qu’Élisabeth Borne ne renonce finalement, au profit de son ancien ministre.
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