La justice autorise une manif néofasciste à Paris… mais interdit celle antifasciste
POLITIQUE – 80 ans après la chute du nazisme, et la capitulation allemande célébrée jeudi partout en Europe, les néofascistes descendent dans les rues de Paris. Ce samedi 10 mai, comme ils le font chaque année pour rendre hommage à l’un des leurs, le militant d’extrême droite Sébastien Deyzieu, mort en 1994 après être tombé d’un toit où il avait grimpé pour échapper à la police, les membres du « Comité du 9 mai » (C9M) défileront dans la capitale.
À grands coups de drapeaux noirs et de croix celtiques, ces néofascistes revendiqués prendront d’assaut le VIe arrondissement de Paris. Car si leur manifestation avait été interdite dans un premier temps par le préfet de police Laurent Nuñez, à cause de risques de troubles à l’ordre public et d’incitation à la haine, le tribunal administratif de Paris les a finalement autorisés à parader.
Selon Libération, la manifestation a été déclarée en préfecture par Maylis de Cibon, une militante néofasciste parisienne, ex-assistante parlementaire des députés RN Christian Girard et Philippe Schreck. Le tribunal a relevé dans sa décision que « la même manifestation organisée l’année dernière n’avait donné lieu à aucune poursuite de manifestants » et a donc estimé qu’il n’y avait pas lieu de l’interdire. En dépit de la présence « en sous-main » de militants de l’ex-GUD, dissous en juin, ainsi que « d’accointances avec les mouvements néonazis et néofascistes européens » observés par le préfet de police.
Même parcours
À l’inverse, la manifestation antifasciste, organisée en riposte à la présence de militants néonazis dans les rues de Paris, a, elle, été interdite. Principal argument : cette contre-manifestation devait avoir lieu sur le même parcours que le rassemblement d’extrême droite. « Cela aurait conduit à mêler les participants à chacune de ces manifestations dont les antagonismes idéologiques sont forts », relève le juge, ajoutant que « des membres des organisations ayant soutenu la manifestation avaient commis des actes de violence par le passé ».
Il n’y aura donc pas de défilé contre les néonazis à Paris ce 10 mai, mais seulement un rassemblement statique place du Panthéon, intitulé « Village antifasciste ». Plusieurs organisations de gauche, telles que Solidaires, la CGT, La France insoumise, le NPA ou La Jeune Garde, appellent à s’y rendre. Au programme : des stands, des prises de paroles, une cantine et une buvette.
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