« Si nous, femmes trans, étions un vrai problème, on jouerait toutes à Chelsea, non ? »
FOOTBALL – Je m’appelle Fae Fulconis. J’ai 30 ans, je joue au football en sixième division anglaise, à l’aile gauche. Je joue pour le club du Hackney Women FC, à l’est de Londres. C’est le premier club homosexuel d’Europe, fondé en 1986. Je suis également prof de français, installée à Londres depuis six ans.
J’ai été assignée de sexe masculin à la naissance, et effectue ma transition pour exprimer à l’extérieur la femme que je suis à l’intérieur.
Je prends des hormones, j’ai un taux d’œstrogènes et de progestérones similaire voire supérieurs à celui d’une femme cisgenre, c’est-à-dire assignée de sexe féminin à la naissance et se considérant toujours comme une femme. J’ai un taux de testostérone proche de zéro. Mon corps est extrêmement similaire à celui d’une femme considérée comme « normale ». Que signifie donc être biologiquement homme ? Ou biologiquement femme ?
« Les gens pensent que les femmes trans viennent voler les espaces des “vraies” femmes »
Ce mois-ci, la Cour suprême du Royaume-Uni a pris une décision. Elle considère qu’être une « femme » ou un « homme » repose sur des critères biologiques spécifiques. Elle définit les femmes par rapport au fait qu’elles puissent être enceintes. Dans son explication, la Cour dispose que les femmes transgenres ne peuvent pas être considérées comme des femmes cisgenres, car les femmes trans n’ont pas d’utérus. Dans cette définition, nous sommes considérées comme déviantes.
« Beaucoup de peurs circulent »
Au Royaume-Uni, le gouvernement, de gauche, essaye de mettre la pression pour interdire aux femmes trans de jouer au foot dans les divisions féminines. L’Écosse a pris cette décision. C’est complètement délirant. La loi et le climat politique m’inquiètent. En Angleterre, on représente vingt personnes sur 2,5 millions de licenciées. Beaucoup de peurs circulent.
L’argumentaire diffusé consiste à dire qu’une femme trans est automatiquement plus forte qu’une femme. Les gens pensent que les femmes trans viennent voler les espaces des « vraies » femmes. Comme on a eu une puberté masculine, on est assimilées à des hommes. On dit qu’une femme trans ne peut pas avoir le même niveau physique qu’une femme normale. Or les études montrent tout l’inverse : nos taux hormonaux sont élevés, on a tendance à produire plus de matière grasse, on a plus de mal à produire de l’adrénaline et à produire un effort soutenu.
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