Politique

Darmanin accusé de « faire campagne aux frais de la République » avec cette réception géante

POLITIQUE – Le sens de la fête. Plusieurs responsables d’opposition accusent Gérald Darmanin de mettre les moyens du ministère de la Justice au service de ses ambitions politiques personnelles. En cause : la réception géante qu’il organise ce lundi 12 mai au soir place Vendôme.

Le locataire des lieux a effectivement convié l’ensemble des parlementaires français (sénateurs, députés, députés européens) pour « un temps d’échange », suivi d’un « cocktail dînatoire », selon le carton d’invitation consulté par Public Sénat. Au total, plus de 1000 élus l’ont reçu, dont en théorie Marine Le Pen, Laurent Wauquiez, Manon Aubry ou encore Gabriel Attal.

Sur le papier, Gérald Darmanin souhaite notamment évoquer son projet de réforme du système judiciaire qu’il commence à esquisser. En réalité, cette grand-messe au ministère fait craindre à certains une sorte de mélange des genres, entre le responsable gouvernemental et l’éventuel prétendant pour la présidentielle 2027. Entre l’homme et le ministre.

« Entre Darmanin et Retailleau (ministre de l’Intérieur, en course pour la présidence LR), il y a des questions à se poser sur l’utilisation des moyens des ministères pour leurs propres campagnes personnelles », résume ainsi l’eurodéputée insoumise Manon Aubry au HuffPost, qui a bien « reçu » l’invitation, mais comme beaucoup de responsables d’opposition « n’ira pas. »

« Je n’ai jamais vu ça »

« Je n’ai jamais vu ça », dénonce encore plus franchement le socialiste Patrick Kanner auprès de Public Sénat, en évoquant un seul précédent pour un tel parterre d’invités, celui de la « garden-party » présidentielle (et traditionnelle) à l’Élysée le 14 juillet. « De la part du président, de la part du Premier ministre, pas de problème. De la part d’un ministre, même Gérald Darmanin, c’est la course à l’échalote », continue le président du groupe PS à la chambre haute, en accusant le locataire de la place Vendôme de faire « campagne aux frais de la République ».

Sa collègue Marie-Pierre de la Gontrie évoque également une initiative « pas sérieuse », et surtout très calculée, à l’heure où Gérald Darmanin avance ses pions vers 2027, comme prétendant ou personnalité incontournable pour l’après-Macron. « On va servir de faire valoir à la présentation de son programme présidentiel », dénonce ainsi l’élue parisienne qui « attend » plutôt que le ministre « vienne davantage devant la commission des lois. »

Une forme de scepticisme qui semble même gagner les rives du bloc central. « C’est curieux. Les ministres reçoivent souvent des parlementaires dans leurs ministères », assure un député Horizons, le parti d’Edouard Philippe, mais « jamais dans ces proportions. » L’élu n’ira pas écouter la bonne parole, non plus. Il a déjà son candidat.

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