Cette proposition de « bonus » sur Parcoursup a très fortement agacé ce ministre
POLITIQUE – Comment augmenter le nombre de filles dans les filières scientifiques ? Pour favoriser la mixité, France Stratégie propose, dans un rapport publié ce lundi 12 mai, d’instaurer un « bonus » sur les plateformes d’orientation post-3e et post-bac pour ceux « dont les vœux portent sur un cursus où leur sexe est nettement minoritaire. » Une suggestion qui ne plaît pas du tout au ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste.
Utiliser parcoursup pour que les filles se tournent davantage vers les maths ou le numérique, « c’est le seul moyen de changer les habitudes d’orientation, si on veut passer à la vitesse supérieure, au-delà de tout ce qu’on a déjà fait », a estimé lors d’un brief auprès de journalistes Clément Beaune, commissaire général de France Stratégie, organisme chargé de conseiller le gouvernement.
« Le sujet de l’orientation, de la mixité, de la place des femmes en science en particulier, c’est un sujet sérieux et prioritaire pour le gouvernement et c’est très bien qu’on en parle », estime Philippe Baptiste dans une interview pour Les Échos.
« Ce n’est pas responsable »
Mais le ministre s’agace : « Il n’y a pas de ’bonus’ sur Parcoursup. Utiliser ce terme, c’est alimenter la machine à fantasmes, c’est alimenter l’idée que la plateforme fait une abominable tambouille avec des points, des bonus et des malus, ce, au moment même où 1 million d’élèves attendent leurs résultats. »
Celui qui concède qu’il n’a pas encore consulté le rapport au moment de l’entretien à nos confrères tacle encore : « Ce n’est pas responsable. » Et redigire vers les propositions formulées par la ministre de l’Éducation nationale à ce sujet.
De fait, Elisabeth Borne a annoncé le 6 mai dernier le lancement du plan « Filles et maths » pour attirer plus de femmes dans les formations aux métiers d’ingénieur et du numérique. Elle a fixé un objectif de 50 % de filles dans la spécialité mathématique en terminale en 2030, contre 42 % actuellement. La ministre a repris par ailleurs à son compte « l’objectif » d’un rapport des inspections générales qui préconise au moins 20 % de filles dans chaque classe préparatoire scientifique en 2026 et 30 % en 2030.
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