Economia

Après Bayrou, cette ministre non plus n’a pas passé un bon moment en commission au Sénat

ÉCONOMIE – Visiblement, les braises du chaudron de l’Assemblée ont migré sur les plates-bandes du Sénat. Après l’audition singulièrement tendue de François Bayrou, la veille, sur l’affaire Bétharram, comme Le HuffPost le racontait ici, c’est Amélie de Montchalin qui s’est retrouvée à la portée des piques de la chambre haute.

La ministre des Comptes publics était entendue ce jeudi 15 mai, devant une commission d’enquête du Sénat sur sa volonté de fusionner ou supprimer un tiers des opérateurs de l’État, sauf les universités, lesquels emploient « 180 000 personnes », pour dégager « 2 à 3 milliards d’euros » d’économies d’ici 2027. Dans un contexte où le gouvernement entend faire plusieurs dizaines de milliards d’économies sur le budget 2026, ce rendez-vous, certes plus technique que celui du Premier ministre, était particulièrement attendu.

Les sénateurs attendaient impatiemment d’en savoir plus sur ces suppressions et ces fusions d’opérateurs annoncés sur CNews par la ministre, le 27 avril dernier. Elle-même ayant promis de donner des précisions lors de son audition. A l’issue, les membres de la commission ont au final été plutôt mitigés.

Des chiffres jugés trop imprécis

« Nous avons demandé des précisions sur la manière dont vous arriviez à ces chiffres (…) force est de constater que les documents que vous avez fait parvenir sont très généraux, voire même un peu confus », a tancé Pierre Barros, sénateur communiste. Ces éléments « ne nous ont pas permis d’arriver aux différents chiffres que vous avez pu citer », a appuyé la rapporteure LR de la commission, Christine Lavarde.

Amélie de Montchalin s’est défendue en affirmant qu’elle avait annoncé ce montant d’économies avec comme « objectif » de les réaliser d’ici à 2027. Concernant le chiffre de 180 000 agents publics, la ministre n’entend pas, dit-elle, se « lancer dans un exercice de serpette ou de tronçonneuse, en disant je veux supprimer 10 000 emplois ».

S’agissant du « tiers » d’opérateurs qu’elle a dit vouloir supprimer ou fusionner, la ministre n’a pas dit précisément lesquels. Mais elle a expliqué qu’il s’agissait des organismes concernés par d’éventuelles fusions ou suppressions, mais aussi par des réorganisations, des baisses de crédits ou dont certaines missions pourraient être confiées directement à des ministères.

Des « modifications de périmètre » et « un tiers qui est en fait un chiffre indicatif », a résumé Christine Lavarde : c’est « assez différent que de dire “fusion ou suppression” », a-t-elle jugé, évoquant pour sa part des millions plutôt que les milliards d’économie promis.

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