Culture

Aussi à l’aise derrière que devant la caméra, Harris Dickinson surprend Cannes avec « Urchin »

FESTIVAL DE CANNES – Les spectateurs connaissent désormais bien son visage, après ses rôles dans Triangle of Sadness, Iron Claw ou encore Babygirl. Harris Dickinson fait ses débuts au Festival de Cannes cette année avec son tout premier film comme réalisateur.

Urchin était présenté ce samedi 17 mai en sélection Un certain regard, en présence de toute l’équipe du film. « Si vous avez aimé, dites-le-moi. Si vous n’avez pas aimé, dites-le moi aussi, mais avec prenez des gants », a demandé au micro Harris Dickinson avant le début du film. Qu’il se rassure, ce ne sera pas nécessaire de les enfiler.

Urchin suit le destin de Mike, un jeune sans-abri qui ère dans les rues de Londres. Lorsqu’un passant lui propose de lui offrir à manger, Mike accepte, mais profite de sa gentillesse pour le passer à tabac et lui voler sa montre. Huit mois de prison plus tard, il se dit prêt à remettre sa vie sur des rails. Une place dans un foyer, un job dans les cuisines d’un hôtel miteux, des cassettes de méditation, de nouveaux amis… : Mike est sobre et retrouve goût à la vie et envisage un avenir. Mais pour combien de temps ?

C’est Franck Dillane qui interprète le personnage principal. Lui n’est pas un débutant devant la caméra. Il a en effet joué dans de nombreuses séries télé et notamment Fear The Walking Dead, The Essex Serpent ou encore Joan. Il a aussi tenu quelques rôles sur grand écran, notamment dans Harvest et Astral.

Dans Urchin, Franck Dillane est magnétique. Personnage aux multiples facettes, Mike est invisible dans la rue et se métamorphose lorsqu’il pense que la vie a quelque chose à lui offrir. Il devient alors solaire, évoluant dans plusieurs scènes avec une posture de dandy attachant.

Un film sur la spirale de l’addiction

Mais Urchin est un film sur l’addiction et lorsqu’il replonge, Franck Dillane (et Mike) se transforme à nouveau pour devenir une toute autre personne, une personne « répugnante » comme le lui dit Andrea, jouée par l’actrice française Megan Mortham. On peut aussi saluer la performance du réalisateur qui s’offre un petit rôle devant la caméra, celui de Nathan, un sans-abri qui fait office de miroir déformant pour Mike. On note aussi une bande-son solide, qui comporte notamment Voyage, voyage de Desireless et Whole Again d’Atomic Kitten.

La force d’Urchin est d’illustrer cette renaissance et cette rechute sans aucun parti pris. Mike est comme le lui répète l’enregistrement de développement personnel qu’il écoute en boucle, « aux commandes ». Il est seul responsable de la spirale d’autodestruction qui le dévore. Le message n’est pas politique, il est presque philosophique. Pour accepter l’aide qu’on lui propose, Mike doit être disposé à le faire. Mais lorsqu’il est disposé à l’être, il faut des gens prêts à lui offrir leur aide.

Pour son premier film, Harris Dickinson n’a pas manqué tomber dans quelques travers propres aux jeunes réalisateurs et notamment des plans mystérieux d’une caverne ou d’une vieille dame représentant (a priori) la mort. Mais ils ne viennent pas gâcher ce qui reste un solide premier film.

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