Politique

La Cour des comptes étrille cette « exception française » dans l’organisation de l’école

POLITIQUE – La Cour des comptes se montre très critique sur l’organisation des rythmes scolaires en France. Dans son viseur, principalement, la semaine de quatre jours. Le fonctionnement de l’enseignement primaire est « en décalage avec les besoins de l’élève », estime l’institution dans un rapport publié ce mardi 20 mai.

Selon elle, il existe une « impérieuse nécessité de repenser le modèle actuel de l’école », et notamment d’assurer « une plus forte cohérence entre activités scolaires, périscolaires et extrascolaires », pour prendre « davantage en compte les besoins globaux de l’enfant ». « En dépit d’une augmentation constante ces dix dernières années de la dépense consacrée à l’école primaire (maternelle et élémentaire, NDLR), le niveau des élèves a suivi une tendance inverse », déplore la Cour des comptes, qui évoque une « situation d’échec ».

Pour expliquer ce « déclin des performances scolaires des élèves, notamment vis-à-vis de nos voisins européens », les conseillers soulignent que la France « dépense moins que les autres pays dans l’enseignement élémentaire ». Ils pointent aussi l’organisation du temps scolaire, qui « n’apparaît pas prioritairement conçue en fonction des élèves » et des connaissances de la chronobiologie de l’enfant.

Est ainsi pointée du doigt la semaine de quatre jours, « à nouveau devenue la règle largement majoritaire depuis 2017 », après une réforme conflictuelle des rythmes scolaires de 2014 qui avait relevé la semaine à quatre jours et demi. L’ex-ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer avait donné en 2017 aux communes la possibilité de repasser à quatre jours, liberté dont s’étaient déjà emparées 85 % des communes (mais pas Paris, par exemple) à la rentrée 2018.

Une convention citoyenne sur « les temps de l’enfant » à venir

La semaine de quatre jours et demi, « très hétérogène dans sa mise en œuvre », a été abandonnée sans avoir « été évaluée, ni stabilisée dans le temps », regrette la Cour des comptes. Elle souligne aussi que le « modèle dominant » dans l’OCDE est « celui d’une semaine scolaire de cinq jours pleins », et la semaine de quatre jours n’est « en vigueur que dans l’enseignement primaire français ».

À propos de cette semaine de quatre jours et demi, le député Sacha Houlié affirme en réaction sur X que « tous ceux qui ont étudié avec sérieux la question savent qu’un tel rythme scolaire est plus favorable à l’apprentissage des enfants ». Il demande aujourd’hui de le rétablir.

Cette analyse de la Cour des comptes est par ailleurs publiée alors qu’Emmanuel Macron a annoncé début mai une convention citoyenne sur « les temps de l’enfant ». Elle débutera le 20 juin et abordera les sujets « du périscolaire, du postscolaire, du temps familial, et bien sûr de l’école », selon le président du Conseil économique social et environnemental (Cese), Thierry Beaudet, qui l’organisera.

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