Les violences contre les élus ont (un peu) baissé en 2024 mais les municipales font craindre le pire
POLITIQUE – Violences physiques, insultes, menaces, messages malveillants, appels inopinés… Les élus locaux sont la cible récurrente du ras-le-bas et de l’exaspération des Français. En première ligne pour résoudre les problèmes du quotidien, ils sont aussi souvent le premier interlocuteur des citoyens, « à portée de baffe » comme ils aiment le rappeler.
Le ministre délégué auprès du ministre de l’Intérieur François-Noël Buffet révèle ce mardi 20 mai dans une interview au Figaro les chiffres des atteintes aux élus sur l’année 2024. Et ils sont toujours très hauts. « 2 501 atteintes ont été relevées (soit 30 à 40 par semaine), dont 250 atteintes physiques, dévoile-t-il. C’est un vrai sujet d’inquiétude ». Une légère baisse est toutefois observée par rapport à 2023, année au cours de laquelle 2 748 atteintes avaient été relevées.
Dans le détail, aucun territoire n’échappe aux violences. « Compte tenu de la concentration du nombre d’élus sur son territoire, la région parisienne est logiquement la plus touchée (40 %) mais aucun élu en France n’est épargné par l’explosion de la violence », note François-Noël Buffet. Les atteintes les plus courantes sont les menaces et outrages (68 %), dont une part se passe sur Internet, les violences physiques (10 %) et les destructions ou les dégradations (8 %).
« C’est extrêmement préoccupant car ils sont en première ligne pour répondre aux besoins locaux et ils sont des figures d’autorité, indispensables à la démocratie locale », rappelle aussi le ministre, qui se dit inquiet sur l’évolution des chiffres dans les prochains mois. « Nous savons que les atteintes aux élus augmentent dans les contextes d’élections. Une hausse de 40 à 50 faits par semaine est possible », confie-t-il.
« Une sorte de kit » proposé pour les municipales
Sur TF1 ce 20 mai, François-Noël Buffet a ainsi déclaré être actuellement en train de travailler sur « une sorte de kit qui permettra aux élus de pouvoir réagir ». Un dispositif devrait faciliter le signalement auprès de la police et de la gendarmerie et établir « un contact régulier avec le procureur de la République ». Différentes mesures ont déjà été expérimentées comme la mise à disposition d’un bouton d’appel ou la création d’un numéro d’aide psychologique.
Ces dernières années, plusieurs cas emblématiques de maires attaqués ont fait irruption dans l’actualité. À Saint-Brevin-les-Pins (Loire-Atlantique), Yannick Morez avait jeté l’éponge après l’incendie de son garage et de sa voiture déclenché par des militants d’extrême droite. L’édile voulait installer un centre d’accueil pour demandeurs d’asile dans sa commune. À L’Häy-les-Roses (Val-de-Marne), Vincent Jeanbrun avait lui aussi subi une attaque ultraviolente de son domicile avec des tirs de mortier.
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